Mme Fischer Boel contre tout démantèlement ou "renationalisation"

BRUXELLES, 6 oct (AFP) - La commissaire européenne désignée à l'Agriculture, l'ex-ministre danoise du secteur Mariann Fischer Boel, s'est élevée avec vigueur contre tout démantèlement ou "renationalisation" de la politique agricole commune (Pac) de l'Union européenne (UE) lors de son audition au Parlement européen mercredi "Laissez-moi être claire là-dessus: il n'y a pas d'alternative à la Pac... Les marchés seuls ne fourniraient pas les produits de bien public qu'attendent les citoyens", a déclaré Mme Fischer Boel, visée récemment par des critiques d'ultra-libéralisme dans son action passée au sein du gouvernement danois.

"Une renationalisation de la politique agricole n'est pas non plus une option. Dans le contexte du marché intérieur, la renationalisation n'a tout simplement aucun sens. Disons-le brutalement, je suis contre", a-t-elle ajouté. Elle a estimé qu'un tel scénario "pourrait entraîner des tensions à travers une concurrence entre Etats membres en matière de subventions, avec des conséquences nuisibles dans l'économie et une discrimination au détriment des Etats membres les plus pauvres". Mme Fischer Boel a récusé toute idée de transposition dans l'Union Européenne du "modèle agricole américain". "Je ne peux pas accepter une dépopulation des campagnes européennes. Il doit y avoir une place pour l'exploitation familiale", a-t-elle défendu.

Dans la perspective des négociations sur le futur budget communautaire, la commissaire désignée a affiché sa volonté de "sécuriser" des fonds suffisants pour les crédits au développement rural, sur lesquels ne porte pas l'accord européen d'octobre 2002 fixant par avance l'enveloppe 2007-2013 de la Pac. Mme Fischer Boel, qui succèdera le 1er novembre à l'Autrichien Franz Fischler en poste depuis 10 ans, a également affirmé qu'elle s'attèlerait dès sa prise de fonctions à "prendre contact avec les principaux négociateurs" des partenaires de l'Union Européenne à l'Organisation mondiale du commerce. "Il est de ma responsabilité, en bonne intelligence avec Peter Mandelson (Ndlr, commissaire européen désigné au Commerce), d'assurer que les intérêts agricoles de l'Europe sont sauvegardés dans le cycle de Doha", a-t-elle souligné.

Tout en reconnaissant la "nécessité" de "changements" du secteur sucrier européen, elle a renvoyé l'adoption du projet de réforme sur la table des 25 après l'issue de l'appel que l'Union Européenne entend interjeter à sa condamnation par un panel de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) suite à une plainte du trio Australie-Brésil-Thaïlande. "Avant la réponse de cet appel, j'estime que ce n'est pas le moment de commencer un débat sur cette réforme", a-t-elle fait valoir. Mariann Fischer Boel a enfin balayé des questions sur les risques de conflit d'intérêt entre ses fonctions futures et l'exploitation par sa famille d'une ferme touchant des subsides communautaires au Danemark, en affirmant qu'une enquête des services juridiques de Bruxelles n'avait trouvé "rien à redire".


Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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