La Bulgarie tente de préparer son agriculture

SOFIA, le 9 mars 2004 - La Bulgarie, jadis grand exportateur de produits agricoles au sein du bloc communiste, tente de préparer son agriculture à une adhésion à l'Union européenne en 2007, en tablant sur ses céréales, fruits et légumes frais, son vin et la production écologique.

"Nous ne voulons pas être le parent pauvre qui frappe à la porte, mais entrer avec notre grand potentiel et diversité agricoles", explique Meglena Plougtchieva, vice-ministre de l'Agriculture. "Le produit stratégique principal, ce sont les céréales", avec des surfaces allant de 1,1 à 1,3 million d'hectares de blé selon les années, note-t-elle.

Les fruits et les légumes frais, le vin, le tabac, la rose à huile sont les d'autres créneaux traditionnels. L'élevage en montagne de boeufs, chèvres et bufflonnes qui ne sont pas menacées de "vache folle" et dont le lait est utilisé pour la production du fromage mozzarella, constitue un autre point fort, ajoute Mme Plougtchieva. Sofia a ouvert depuis mars 2002 le chapitre "Agriculture" dans ses négociations avec l'UE et espère le clore avant octobre prochain. A ce jour 98% de la législation bulgare sont adaptés aux exigences de l'UE, assure le ministre.

Cependant, la tâche sera difficile, malgré l'aide de fonds européens. Un rapport récent sur la Bulgarie du Programme des Nations Unies pour le développement (PMU) fait état d'une agriculture actuelle à prédominance familiale, non-orientée vers le marché, de "qualité inférieure" par rapport aux produits de l'UE, sans investissements pour acheter des machines. En Bulgarie qui avait été spécialisée dans l'agriculture dans l'ex-marché commun des pays communistes, le Comecon, ce secteur forme actuellement 13% du produit intérieur brut et emploie quelque 26% de la main d'oeuvre.

Le pays dispose de 5,5 millions d'hectares de terre agricole et 3,7 millions d'hectares de forêts. Le secteur a été ruiné après la dissolution en 1990 des coopératives communistes, suivie d'un long processus de restitution des terres à leurs anciens propriétaires. Beaucoup de terrains restent toujours inexploités, alors que quelque 20 M de parcelles appartiennent à 2,5 millions de petits propriétaires.

Si les exportations de produits agroalimentaires se chiffraient à 2,4 milliards de dollars en 1989, elles ont chuté à 491 millions en 2000 avant une reprise à 716 M USD en 2002. Toutefois, l'agriculture est le seul secteur de l'économie où les exportations sont toujours supérieures aux importations. Le dernier rapport régulier de l'UE sur la Bulgarie note qu'elle "a encore beaucoup à faire pour satisfaire aux normes de contrôle vétérinaire et d'hygiène de l'UE".

A ce jour, à peine 20 établissements laitiers, 12 abattoirs, 4 établissements de transformation de viande et 4 de traitement de poisson ont été certifiés pour pouvoir exporter leur production vers l'UE, indique Mme Plougtchieva. Sofia demande à l'UE des périodes de transition pour le lait et le vin d'au moins trois ans après son adhésion, dit-elle. Fin 2003 à peine 12% du lait cru correspondait aux normes de l'UE. Pour le vin, la Bulgarie veut augmenter de 3% sa surface de vignobles après son adhésion en 2007, alors qu'une interdiction de créer de nouveaux vignobles est en vigueur dans l'UE jusqu'à 2010. Le vin est un produit traditionnel pour le pays qui offre des variétés locales et uniques. Ce secteur ayant subi des perturbations, la Bulgarie dispose actuellement de 145.230 hectares de vignobles, dont beaucoup vieillis et épuisés, contre 190.000 hectares en bon état en 1990.

Par ailleurs, la Bulgarie a déposé auprès de l'UE une demande de reconnaissance des appellations et de l'origine d'une vingtaine de produits agro-alimentaires, dont des vins, l'huile de rose, des saucissons, le yaourt, des fromages.


Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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