Des centaines de conchyliculteurs devant la préfecture de l'Hérault

Les professionnels contestent les analyses de l'eau qui ont conduit le préfet à ordonner le 22 juin le déclassement de la lagune, ce qui les contraint à tremper les coquillages en bassins purificateurs avant commercialisation. "Non au déclassement, notre étang est sain", ont scandé les manifestants, rejoints par les présidents PS du conseil régional de Languedoc-Roussillon Georges Frêche et du conseil général de l'Hérault André Vézinhet, ainsi que les élus, toutes tendances confondues, de la trentaine de communes bordant l'étang.

Les conchyliculteurs redoutent que la rétrogradation de la lagune de la catégorie A à B ne s'accompagne d'une "dégradation du milieu" avec, en contrepartie des bassins purificateurs, une plus grande tolérance des seuils de pollution. "Nous nous battons pour la qualité de l'eau et ce déclassement va permettre de polluer vingt fois plus l'étang. L'Etat veut faire disparaître la conchyliculture et bâtir à la place des marinas pour la plaisance", a accusé Philippe Ortin, porte-parole des conchyliculteurs.

Premier site conchylicole méditerranéen et quatrième français, la lagune de Thau, dans la région de Sète, produit plus de 12.000 tonnes d'huîtres par an, soit le dixième de la production nationale. Environ 600 établissements conchylicoles y sont installés, représentant quelque 2.000 emplois directs.