La France pas prête "à accepter un accord à n'importe quel prix" (Hervé Gaymard)

BEZIERS (France), 24 juin (AFP) - La France n'est pas prête "à accepter un accord à n'importe quel prix" à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), a déclaré jeudi le ministre français de l'Agriculture Hervé Gaymard.

"Il n'y a pas de tyrannie du calendrier et parce que rien ne justifie de sacrifier les intérêts de notre agriculture", a affirmé M. Gaymard, qui clôturait le 38ème Congrès des Jeunes Agriculteurs (JA) à Béziers (sud-ouest).

Le ministre de l'Agriculture a affirmé qu'il avait rappelé, mercredi soir, au commissaire européen au Commerce Pascal Lamy "que les engagements pris à Luxembourg de ne pas remettre la réforme (de la Politique Agricole Commune, ndlr) sur la table du fait des négociations internationales lient aussi bien la Commission que le Conseil".

Les chefs d'Etat et de gouvernement du G8 avaient, lors de leur sommet aux Etats-Unis du 8 au 10 juin, mis leur poids politique dans la balance pour parvenir, d'ici fin juillet, à tracer les grandes lignes d'un accord, rappelle-t-on.

"Nous sommes déterminés à avancer rapidement d'ici à la fin juillet pour mettre au point un accord cadre sur les questions clés", avaient-ils alors proclamé.

Le principal négociateur de l'OMC pour l'agriculture Tim Groser, l'ambassadeur de Nouvelle-Zélande, a également appelé, mercredi à Genève, les pays membres à accélérer leurs discussions, dans l'espoir de parvenir à un accord avant la date, considérée comme butoir par certains, de fin juillet.

Mais M. Gaymard a souligné que "lors du sommet du G8 (...) le Président de la République (Jacques Chirac) a réfusé d'adopter un projet de communiqué annonçant l'élimination des restitutions (subventions, ndlr) européennes tout en mettant les autres pays développés à l'abri de tout véritable effort en parallèle".

Pour le ministre de l'Agriculture "rien ne justifie la précipitation au service d'un mauvais accord. L'Europe a assez fait d'avancées et de propositions. C'est maintenant aux autres de bouger. S'il n'est pas possible d'y parvenir en juillet, nous le regretterons, car ce n'est pas la France, ni l'Europe qui sont à la traîne, mais le monde ne s'arrêtera pas de tourner".

Concenant les négociations avec les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) M. Gaymard a estimé que "la tactique" de la Commission Européenne "est un échec".

Pour M. Gaymard "ici encore, la vertu unilatérale ne s'est pas révélée contagieuse. L'Europe a mis du charbon dans la locomotive, mais ses partenaires n'ont pas desséré les freins".

"C'est donc l'approche d'ensemble adoptée par la Commission qu'il faut revoir" demande M. Gaymard pour lequel "cette négociation n'est pas prioritaire par rapport à celle du cycle de développement de l'OMC". "Les marges de manoeuvre de l'Europe doivent aller en premier lieu aux pays les plus pauvres", a-t-il conclu.


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