Les organisations agricoles demandent à Jacques Chirac "de sortir de son silence"

PARIS, 11 mai 2004 - Les principales organisations agricoles françaises ont demandé mardi au président de la République Jacques Chirac "de sortir de son silence vis-à-vis de l'agriculture".

"Il est temps que le Chef de l'Etat sorte de son silence vis-à-vis de l'agriculture", a déclaré Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles), le principal syndicat agricole, lors d'une conférence de presse commune avec plusieurs organisations agricoles spécialisées.

Le président de l'Assemblée Permanente des Chambres d'Agriculture (APCA), Luc Guyau, a appelé "le Chef de l'Etat à faire respecter le mandat des commissaires européens", avant le 3ème Sommet des chefs d'Etat de l'Union Européenne, de l'Amérique Latine et de la Caraïbe à Guadalajara (Mexique) le 28 mai prochain,. Celui-ci concernera les négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et celles de l'Union Européenne avec le Mercosur.

La France et la Commission européenne ont réaffirmé leur opposition mutuelle sur l'opportunité d'éliminer les subventions agricoles à l'exportation, lors d'un débat entre les ministres européens de l'Agriculture mardi à Killarney (Irlande).

Après que les commissaires Pascal Lamy (Commerce) et Franz Fischler (Agriculture) ont proposé lundi une élimination des subventions agricoles, le ministre français de l'Agriculture Hervé Gaymard a réclamé mardi "une remise à plat de la stratégie" de la Commission de Bruxelles.

Pour le président de la FNSEA, "on a l'impression que les commissaires ont toute liberté. Il faut clarifier les responsabilités au niveau de l'Union européenne". Les dirigeants agricoles français craignent notamment que des concessions unilatérales soient faites aux pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) notamment en matière d'importations de viande bovine et d'éthanol, en contrepartie d'un possible soutien de ces pays pour les négociations sur les services à l'OMC.

"Ce sont des milliers d'emplois qui sont en jeu dans les secteurs de la production agricole et dans l'industrie agroalimentaire", a souligné M. Guyau. "Dans cette bataille nous risquons de perdre notre indépendance alimentaire au profit de la viande sud-américaine alors que l'Europe est auto-suffisante", a estimé Pierre Chevalier, le président de la Fédération Nationale Bovine (FNB). Faisant référence à la déforestation entreprise pour faire place aux élevages, il a estimé que le "boeuf dévore l'Amazonie".

De son côté, la Coordination Rurale, organisation syndicale minoritaire, a affirmé, dans un communiqué, que "c'est aux chefs des gouvernement de l'Union Européenne qu'il appartient de faire preuve de responsabilité et d'autorité en mettant un terme aux mandats de MM. Fischler et Lamy avant qu'il n'achèvent de démanteler ce qui reste de la PAC (Politique agricole commune)".


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