"La gestion du fonds de solidarité envers les éleveurs, confiée à Unigrains sous la surveillance de l'Etat, a toujours été totalement transparente", a déclaré à l'AFP Henri de Benoist, PDG de la société Unigrains, un établissement financier lié aux céréaliers. "Si c'était à refaire, je le referais", a ajouté M. de Benoist, dans sa première interview depuis sa mise en examen mercredi pour "abus de confiance et abus de biens sociaux".
Vice-président de la FNSEA, M. de Benoist, âgé de 65 ans, a indiqué qu'il entendait poursuivre, après le congrès de Clermont-Ferrand les 2 et 3 juin, sa mission à la tête de la puissante AGPB, qu'il préside depuis 1985, après en avoir été le secrétaire général à partir de 1976. M. de Benoist insiste sur le fait que les décisions prises par Unigrains ont toujours été approuvées par les représentants de l'Etat, conformément à la convention signée en 1983 et renouvelée jusqu'à fin 2003.
Ces décisions concernaient notamment le paiement des cotisations syndicales dues à la FNSEA par la Confédération Nationale de l'Elevage (CNE), sa fédération spécialisée, à partir de taxes parafiscales. Pour lui, sa mise en examen est "d'autant plus incompréhensible" qu'au moment de la crise de la "vache folle", à la fin des années 90, d'importants montants provenant de taxes parafiscales ont été versés à l'Ofival (Office national des viandes de l'élevage et de l'aviculture) "sans que personne nous le reproche".
"J'ai peur qu'on aille, comme dans les pays anglo-saxons, vers un excès de juridisme", affirme le PDG d'Unigrains. Dans l'instruction ouverte en 2000, la justice soupçonne plusieurs responsables agricoles d'avoir favorisé le détournement, au profit de la FNSEA et d'organismes proches ou affiliés, d'une partie du produit des taxes parafiscales auxquelles étaient soumis les céréaliers.
Après la disparition des taxes parafiscales, Unigrains, qui accompagne un peu plus de 330 sociétés de l'agroalimentaire comme actionnaire minoritaire et prêteur à moyen ou long terme, s'est recentré sur sa mission première. Ainsi, avec des banques de la place de Paris, elle vient de créer deux fonds spécialisés, dont un destiné à la reprise d'entreprises par l'encadrement et les salariés.
Au Maroc, avec la banque commerciale du Maroc, le principal établissement bancaire du pays, Unigrains vient de créer un fonds d'investissment pour la création et le développement d'entreprises dans le secteur agro-alimentaire. |
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