L'UE estime avoir fait le maximum pour un succès à Cancun

BRUXELLES, 6 sept (AFP) - A la veille de la conférence ministérielle de l'OMC à Cancun (Mexique), l'Union européenne estime avoir fait le maximum pour favoriser un succès, en élaborant un compromis avec les Etats-Unis sur les modalités de la négociation agricole, en programmant une nouvelle réforme de la PAC (politique agricole commune) et en militant pour l'accord obtenu à l'arraché sur l'accès aux médicaments.

Par la voix de son principal négociateur, le commissaire pour le commerce Pascal Lamy, l'Europe estime que le cycle de Doha, dont la réunion de Cancun est une étape clef à mi-parcours, avertit qu'une absence de progrès non seulement sur l'agriculture mais sur l'ensemble des 20 dossiers en discussion, rendrait très difficile de tenir l'échéance du 1er janvier 2005 pour conclure le round.

Or, remarquait-il dans un entretien récent avec l'AFP, "tout le monde sait que si ce n'est pas bouclé fin 2004, en fonction des échéances des administrations américaines et européennes, le train ne repassera pas en 2005". Les élections présidentielles aux Etats-Unis comme la fin du mandat de l'actuelle Commission européenne tombent en novembre de l'année prochaine.

Tout en se refusant à faire un pronostic, le négociateur européen souligne toutefois que le cycle de Doha est beaucoup plus avancé que son prédécesseur l'Uruguay Round, au même stade. "18 mois après le lancement officiel du cycle, c'est le jour et la nuit", estime-t-il.

Pour les Européens, la réunion de Cancun devra vérifier que le double mandat de Doha a été respecté. D'abord, maintenir un équilibre entre l'ouverture des marchés, objectif premier de l'Organisation mondiale du commerce, et la mise en oeuvre de règles encadrant cette libéralisation des échanges. Ensuite, faire en sorte que ce cycle soit réellement celui du développement, en donnant la priorité aux besoins et aux préoccupations des pays en développement (PVD), notamment les plus défavorisés. C'est la condition pour que l'échéance de fin 2004 puisse être raisonnablement maintenue. "Nous pensons que c'est possible et souhaitable", indique M. Lamy.

Sur le premier point, les Européens estiment avoir fait un grand pas en avant en publiant le 13 août dernier une déclaration commune avec les Américains sur les modalités de la négociation agricole, traditionnellement le dossier le plus indigeste des cycles commerciaux multilatéraux.

Ayant obtenu des Etats-Unis la reconnaissance du principe du parallélisme en matière de soutiens divers aux agriculteurs (pas de nouvel effort des Européens sans engagement équivalent des Américains), l'Europe sera aidée dans sa démonstration pour la nouvelle réforme de la PAC endossée avant l'été.

Même si elle n'est pas officiellement liée au processus OMC, elle démontre, selon les négociateurs européens, que l'UE poursuit un processus entamé il y a plus de dix ans pour passer d'un soutien aux prix agricoles, qui perturbe fortement les échanges internationaux, à un soutien plus direct au revenu de ses agriculteurs.

En retour, l'Europe attend de ses interlocuteurs, les grands exportateurs de produits agricoles et certains pays en développement, patience et réalisme.

"S'ils veulent faire du commerce, ils doivent revenir sur Terre. S'ils choisissent de continuer leur odyssée de l'espace, ils n'auront pas les étoiles, ils n'auront pas la Lune, ils repartiront seulement les mains vides", a lancé cette semaine le commissaire européen à l'agriculture Franz Fischler.

Quant au respect du DDA (Doha Development Agenda), les Européens estiment qu'un signal très fort a été adressé aux pays pauvres à la veille de Cancun. L'accord sur l'accès aux médicaments, qui facilitera la diffusion de traitements moins chers à base de génériques pour lutter contre les grandes pandémies, n'a guère de précédent, souligne-t-on à Bruxelles.

Pour Pascal Lamy, "c'est la preuve que pour la première fois un sujet cher aux PVD fait l'objet d'un accord supposant une modification de règles qui étaient plutôt chères aux pays développés".


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