"Pour une autre PAC et contre les OGM"

"L'année 2003 est cruciale avec deux échéances qui n'en font qu'une: le projet de réforme de la Pac et les négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Cancun (Mexique) en septembre", a résumé mercredi à l'AFP José Bové, le leader du syndicat agricole, interrogé par téléphone.

Pour lui, "la réforme de la Pac a pour unique objectif de s'aligner sur les règles de l'OMC". La Confédération paysanne, qui refuse de se contenter du statu quo actuel "comme le font le président de la République et son ministre de l'Agriculture" réclame une nouvelle PAC centrée sur "l'installation des paysans, la protection de l'environnement et la satisfaction des consommateurs", a-t-il précisé.

Autre cheval de bataille du syndicat, la lutte contre la concentration "effrénée" des exploitations et l'actuelle politique foncière, frein selon lui à la transmission des terres et à l'installation de nouveaux agriculteurs. "Il faut mettre en oeuvre de règles sur la gestion et l'usage du foncier", plaide José Bové.

Le syndicat va aussi poursuivre son combat contre les organismes génétiquement modifiés, "l'Europe étant le véritable verrou qui permettra de maintenir une agriculture diversifiée sans OGM".

Il va également partir en guerre contre les insecticides systémiques (dont le principe actif est appliqué par traitement des semences et est véhiculé par la sève de la plante), "une menace non seulement pour les apiculteurs mais aussi pour le biodiversité".

Selon José Bové, la Confédération paysanne a adressé un courrier au ministre de l'Agriculture, Hervé Gaymard, lui demandant de répondre à des questions sur les OGM, le pluralisme syndical, etc.

"Nous lui proposions de l'accueillir à notre Congrès s'il nous apportait des réponses précises. Il n'a toujours pas répondu", a dit José Bové.