"La substance (du projet de réforme) doit être maintenue et la Commission ne peut pas s'en écarter", a-t-il affirmé. M. Fischler a constaté les "divergences parfois profondes" d'analyse qui l'opposent au Parlement européen (PE) sur plusieurs idées phares de son projet, notamment celle visant à instaurer en 2004 un découplage total entre le montant des aides directes versées aux agriculteurs et le niveau de leur production. Il a reconnu l'existence de "sérieux arguments en faveur de l'exclusion d'un certain nombre de secteurs de production sensibles tels que l'élevage des vaches allaitantes ou bien l'élevage ovin et caprin" du système qu'il prône, notamment afin d'assurer "le maintien de la production agricole dans les régions en difficulté". "Mais les inconvénients d'une telle méthode doivent également être envisagés, notamment les effets de distorsion du marché provoqués par les aides couplées à la production", a-t-il souligné, dans la perspective des négociations sur la libéralisation des échanges à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Le commissaire a également défendu de nouveau la nécessité à ses yeux d'instaurer à partir de 2007 une dégressivité des aides directes, de réduire les prix d'intervention sur les céréales et d'avancer d'un an, de 2005 à 2004, des baisses de prix similaires prévues dans le secteur laitier. Il a estimé que, sans baisse des prix sur les céréales les producteurs européens ne trouveraient "pas de débouchés suffisants pour leurs produits". Il a en outre réaffirmé que "le financement de nouvelles réformes" devrait se faire à l'avenir "par le biais de la dégressivité" des aides directes. Il s'est en revanche montré ouvert sur un autre "point de friction", son projet d'augmenter les quotas laitiers de 1% par an en 2007 et 2008. "Cette proposition est justifiée. Si l'on préfère toutefois attendre de voir comment les choses évoluent, la Commission ne refusera pas d'en discuter", a-t-il dit. A une semaine de l'ouverture du marathon final des négociations sur la réforme de la Pac, à partir du 11 juin à Luxembourg, Franz Fischler a estimé qu'"il reste encore un énorme chemin à parcourir pour parvenir à un accord". Le ministre grec de l'Agriculture Georges Drys, dont le pays préside l'Union européenne jusqu'à la fin du mois, a néanmoins réitéré son "optimisme" quant aux chances d'arriver à un compromis "dans les prochaines semaines", malgré l'opposition d'une dizaine d'Etats membres emmenés par la France et l'Espagne au projet actuel. Les eurodéputés, dont l'avis sur la Pac n'est que consultatif, doivent voter jeudi une série de rapports adoptés le 21 mai par la commission agricole du PE, qui édulcorent sérieusement la réforme proposée par M. Fischler. Le plus significatif de ces textes, établi par l'eurodéputé PPE (centre-droit) portugais Arlindo Cunha, préconise notamment un découplage partiel des aides directes, limité à deux secteurs (cultures arables, production bovine mâle). "Le découplage total des aides, tel qu'il est proposé par la Commission, comporte de nombreux risques. Il ne prend pas en compte la réalité de l'agriculture européenne", a vivement critiqué mardi M. Cunha, en émettant l'espoir que les ministres européens de l'Agriculture feraient "changer d'avis la Commission". |
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