Les éleveurs de l'Ouest haussent le ton

Les producteurs de porc de l'Ouest sont de plus en plus nerveux face à la chute des cours qui menace selon eux la survie de leurs exploitations.

Dans un contexte de crise prolongée, le ton monte depuis quelques jours entre éleveurs et pouvoirs publics, malgré l'annonce de mesures à Paris et à Bruxelles. "Les éleveurs crèvent" ou "la préfecture en feu", ont écrit dans la nuit de mardi 16 à mercredi 17 décembre 2003 les agriculteurs sur les murs de la préfecture du Finistère à Quimper. Le préfet a déposé plainte et trois personnes ont été placées en garde à vue après des affrontements entre 250 producteurs et les forces de l'ordre. La ville de Quimper a estimé les dégâts à 100 000 euros.
Quatre policiers ont été blessés, selon la police. Des vitres de la préfecture ont été cassées et les manifestants ont creusé un trou dans le mur du bâtiment, a constaté l'AFP. En moins d'une semaine, les éleveurs ont manifesté au moins à cinq reprises en moins en Mayenne, dans le Finistère, les Côtes-d'Armor et en Maine-et-Loire. Et de nouveaux mouvements pourraient avoir lieu dans les prochains jours.
Le rythme des manifestations s'est accéléré depuis que le cours du porc est repassé sous les un euro le kilo en octobre pour battre deux records de faiblesses les 4 et 11 décembre. Lundi il a été reconduit lundi à 0,852 euro le kg, son niveau le plus bas depuis mai 1999, auquel il est tombé le 11, sur le Marché du porc breton (MPB) à Plérin (Côtes-d'Armor), qui sert de référence au niveau national. La crise est liée à une baisse de la consommation de viande porcine.
Or, selon les éleveurs, leur prix de revient se situe entre 1,30 et 1,40 euro le kilo. Le marché ouvre le lundi et le jeudi. "(Je n'ai) jamais connu une crise aussi dure que celle-ci. C'est vérifiable tous les jours ne serait-ce qu'au nombre de faillites", a déclaré le président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA, majoritaire) du Finistère Michel Adam.
Le ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard a demandé un plan d'action destiné à surmonter la crise. Ce plan doit être établi "en concertation étroite" avec l'Interprofession nationale porcine (INAPORC) et les collectivités locales, selon le ministère. De son côté, la Commission européenne a annoncé lundi qu'elle allait débloquer prochainement jusqu'à 30 millions d'euros d'aides au stockage pour les producteurs de l'UE victimes de la chute des prix.
Ce n'est pas le bon remède, estiment la plupart des éleveurs qui manifestent. "On demande à Bruxelles que cette surproduction soit commercialisée en dehors de l'Europe, notamment vers la Russie", a commenté Henri Dethoré, vice-président de la section porcine de la FDSEA Finistère. La FNSEA réclame également des aides à l'exportation. Enfin, pour M. Adam, les propos de la ministre de l'Ecologie Roselyne Bachelot estimant mardi que la contribution des agriculteurs à la dépollution de l'eau ne pouvait "en aucun cas rester symbolique" a accentué la colère des éleveurs.


Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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