Près d'un millier d'ONG internationales, syndicats et associations, ont annoncé leur présence aux abords de la réunion ministérielle, pour "soutenir" les pays les plus défavorisés, mais aussi dans la rue pour continuer leur "travail d'éducation populaire" sur "les méfaits" de l'OMC. Selon plusieurs ONG, les manifestations de Cancun "pourraient rassembler plusieurs dizaines de milliers de personnes" aux revendications hétéroclites, qui vont d'une "démocratisation" de l'OMC à son abolition pure et simple. Certains d'entre eux rêvent de "refaire le coup de Seattle", en référence à la conférence de l'OMC de 1999, paralysée puis supendue sans déclaration finale à cause des manifestations de rues, qui ont à l'époque braqué les regards du monde entier sur une organisation jusque là obscure et méconnue. D'autres espèrent simplement "continuer à metre en lumière le rôle et le fonctionnement de l'OMC, qui va toujours, négociation après négociation, dans le sens des pays riches et de leurs entreprises, en détruisant les économies locales", explique Annick Jeantet, responsable des campagnes chez Oxfam France. "La mobilisation des altermondialistes a été utile dans le sens où elle a forcé l'OMC à se pencher sur les questions des pays en développement" admet-on à l'Union européenne, tout en estimant que "leurs positions ne sont pas constructives". Pour les mouvements altermondialistes, au contraire, c'est le cycle dit "du développement" lancé en 2001 à Doha qui "tient de l'imposture", selon l'expression de plusieurs d'entre eux. "A Doha, les pays riches avaient promis de baisser vraiment leurs subventions agricoles, qui ruinent les paysans du Sud, et de favoriser l'accès sans restrictions des pays pauvres aux médicaments génériques, mais ils ne l'ont pas fait", déplore Annick Jeantet. "Malgré cela, ils continuent à favoriser leurs propres intérêts, et veulent obtenir des PVD à Cancun l'accélération de la libéralisation des services et un début de négociations sur l'investissement et de la concurrence, qui annoncent le démantèlement des services publics", ajoute-t-elle. D'où l'inquiétude des ONG internationales, qui "espèrent que les PVD sauront s'unir pour défendre leurs intérêts à Cancun". "Appliquer les décisions de l'OMC pose de gros problèmes aux pays en développement", estime l'économiste thaïlandais Martin Khor, directeur du réseau international Third World Network, qui dénonce, comme d'autres ONG, "les pressions exercées à l'OMC par les pays du Nord sur les délégués du Sud". Face aux promoteurs de l'OMC qui martèlent que "le commerce, c'est la croissance", les ONG soulignent que les cycles de libéralisation successifs n'ont guère empêché la hausse des inégalités à la surface du globe, comme en témoigne le dernier rapport du programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), qui prône des politiques de développement également axées sur une répartition plus équitable des richesses. "A Cancun, nous lutterons pour préserver nos ressources agricoles et naturelles face aux grandes entreprises étrangères", indique Pedro Munhoz, du mouvement paysan brésilien des Sans Terre, membre de l'internationale paysanne Via Campesina, qui mobilisera ses militants locaux à Cancun "contre l'OMC et les accords de libre-échange interaméricains promus par les Etats-Unis". |
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