Fourrages : faire face à une rupture de stock

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La sécheresse commence à se faire sentir dans de nombreuses régions. Le souci de l'éleveur est désormais d'assurer une ration à ses animaux. La première chose à faire est d'estimer l'état de vos stocks. Combien d'Unités Fourragères avez vous en réserve ? Et, compte tenu de vos effectifs, combien cela représente-t-il de jours de réserve ?

Une fois que vous avez le résultat, vous avez une idée précise de l'équation à résoudre, sachant qu'il faut tempérer (ou assombrir) le résultat en fonction de l'état des cultures fourragères en place, y compris les prairies permanentes.

En fait, différentes « manettes » vous permettront de piloter au mieux votre élevage pendant cette période délicate.

La gestion des stocks est la première d'entre elles. Il vous faut les faire durer au maximum, et si possible jusqu'à ce que, une fois la pluie revenue, vos prairies prennent le relais. Le moyen est de reconsidérer les rations de chacune des catégories d'animaux. Ne lésinez pas sur les bêtes en bonne santé et en pleine lactation : il vous faut remplir votre quota.

Mais équilibrez les rations au mieux pour valoriser au maximum l'aliment, voire à en diminuer la quantité pour un résultat laitier identique. Mais il y a des catégories d'animaux qui peuvent maigrir ! Ils récupèreront lorsque les herbages le permettront. C'est le cas des jeunes bœufs, ou des jeunes génisses. Pour ces dernières, décalez l'insémination précoce pour le faire à un âge plus « normal».

Une seconde manette consiste à acheter des stocks fourragers. Mais ils risquent de devenir coûteux. Faites donc le tour des industries agroalimentaire dans les environs, pour voir s'il y a des opportunités de ce coté.

Un contrat en bonne et due forme doit être passé avec l'industriel, après analyse fourragère qui déterminera la valeur alimentaire. Attention, n'oubliez pas la transition alimentaire, et complétez correctement cette nouvelle ration.

Troisième manette : la gestion des effectifs. A utiliser en particulier si vous êtes proche du dépassement de quota, ou si vous comptiez de toutes façon vendre des animaux. Un départ précoce économisera autant de rations.

Dernière manette pour ceux qui sont équipés : sortir le matériel d'irrigation, et arroser tout ce qui peut l'être ! En général, l'état des nappes phréatiques le permet sans problème partout où il y en a. Les prairies en particulier retrouveront un gain de productivité rapide. Bien sur, il faut que le contexte local s'y prête.

Evidement, c'est le panachage de ces différentes méthodes qui contribuera à l'efficacité du dispositif. Et aussi le retour le plus rapide possible de la pluie.

Mais rappelez vous aussi que les éleveurs qui se sont constitué un stock de sécurité, par exemple au moyen de paille ammoniaquée, passeront l'épreuve avec beaucoup plus de sérénité. Alors cette année, au moment de reconstituer les stocks, pourquoi ne pas y penser ?


Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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