Ce système de réfrigération des bâtiments d'élevage est parfois utilisé en pays tropicaux, car il requiert une condition indispensable : disposer d'eau en quantité suffisante.
Partant du principe que la canicule que nous venons de connaître pourrait se reproduire, les éleveurs prudents pourront envisager d'équiper leur bâtiment pour les prochaines fortes chaleurs. Et cela peut se faire simplement.
Tout d'abord, il faut implanter un système de brumisation, ou d'arrosage sur le toit, alimenté par une pompe. Un tuyau plat type pelouse fera l'affaire … à condition qu'il résiste à la chaleur qui règne sur la toiture. Au besoin, un tuyau d'arrosage suffisamment percé de trous fera l'affaire. Car il n'est pas question de mettre autant d'eau que les pompiers que l'on a pu voir lors des reportages télévisés et qui ont pu le faire en urgence : l'eau la plus efficace pour refroidir n'est pas celle qui coule, même si, en se réchauffant au contact du toit, elle prélève des calories. Celle qui refroidit le plus est celle qui s'évapore. Il n'est donc pas utile de faire couler des torrents d'eau, il en faut juste assez pour que l'excédent non évaporé s'écoule.
L'eau excédentaire sera récupérée dans des gouttières, et ramenée à la citerne pour être ensuite ramenée sur le toit au moyen de la pompe, ce qui limite grandement la consommation. Ces gouttières permettront aussi d'alimenter la citerne à chaque pluie. Compte tenu de la surface de toit, vous devez donc débuter la saison sèche avec une citerne pleine.
Reste à calculer le volume de la citerne, et là tout dépend de la durée prévue de la canicule … et du seuil de température à partir duquel vous souhaitez refroidir. Autrement dit, plus longtemps vous pompez, plus vous évaporez, et plus vous consommez d'eau. Le facteur limitant devient alors le coût de création du mètre cube supplémentaire de citerne : il est plus élevé dans du granit que dans de la terre glaise ! Les responsables bâtiments de votre structure professionnelle (coopérative, groupement) ou votre conseiller élevage devraient pouvoir vous guider en fonction de ce coût, de la tolérance des animaux à la chaleur, et des températures que vous risquez d'atteindre. Seule certitude : avec 20 litres de réserve par m² de toit, vous devriez tenir à peu près deux fois plus longtemps qu'avec 10 à la même température. La question est de savoir si, dans votre situation il faut en stocker 10, 20 ou 50. Partant du principe qu'une citerne peut s'agrandir …. ou s'alimenter en eau du réseau, il vaut mieux démarrer prudemment et, au fil de l'expérience, agrandir au fil des besoins. Pour économiser l'eau, vous pouvez décider de n'arroser qu'à partir d'une certaine température, ce qui limite l'arrosage aux heures les plus chaudes de la journée. Et vous pouvez équiper la pompe d'un programmateur, qui coupe l'alimentation chaque quart d'heure pour une durée fonction de la température. Mais à priori, il vaut mieux faire couler en permanence : une fois le toit refroidi, l'eau s'évapore beaucoup moins, et la consommation diminue fortement. Arroser par intermittence ne devrait donc être réservé qu'aux situation les plus difficiles, quand il devient vital d'économiser les réserves d'eau restantes.
Dernier élément de sécurité : compte tenu des risques sur la fournitures d'électricité du fait des soucis de refroidissement des centrales thermiques ou nucléaires, il est bon de disposer d'un groupe électrogène pour alimenter la pompe. Il serait dommage d'être prêt à refroidir le bâtiment, et de ne pouvoir le faire du fait d'une panne électrique ! De plus, ce système d'arrosage pourra justement sauver des animaux lors d'une panne de courant, hors canicule, et donc du système de ventilation. Dans ce cas la température monte très vite dans le bâtiment. Un tel système accroîtra les chances de sauver vos animaux.
Une fois ce dispositif en place, il vous restera à le gérer en fonction du risque estimé de sécheresse. Vous pouvez en effet refroidir le bâtiment aux heures chaudes de la journée en période estivale, sans pour autant connaître les températures des derniers jours. Mais, ce faisant, vous diminuez votre réserve disponible en cas de canicule, sauf si une pluie vient à nouveau faire le plein de la citerne. C'est à vous de voir, et de décider. Mais une chose est sure : il vaut mieux se poser la question parce que l'on a le choix, que de subir, et voir son cheptel fondre … comme neige au soleil.
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