Le Burkina Faso évoque "un combat de David contre Goliath"

"Les pays développés doivent reconnaître que les pratiques de subventions sont mauvaises et destructrices", mais "c'est un combat de David contre Goliath, car les pays développés ont une armée de juristes", a-t-il déclaré, dans le cadre de la 5ème Conférence annuelle sur l'économie du développement.

"Cela nous pose le problème d'une gouvernance au niveau mondial. En quoi le multilatéralisme défend-il aujourd'hui la cause du pauvre, de celui qui n'a pas les moyens de se défendre? Parce que nous savons que toutes ces subventions sont contraires aux règles de l'OMC", a-t-il ajouté.

Le Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad viennent de saisir l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) pour protester contre les subventions allouées par certains Etats occidentaux à leur secteur cotonnier.

"Ces pays (africains) ont fait des réformes, ils ont les coûts de production les plus faibles, mais aujourd'hui les paysans sont en train de s'appauvrir", en raison de la concurrence des produits américains et européens subventionnés, a poursuivi M. Zongo.

"Des paysans (de son pays) ont scolarisé leurs enfants au Canada ou en France. Avec la déprime des cours, que voulez-vous que les paysans fassent" pour continuer à payer ces études, a-t-il demandé.

Le coton fait vivre quelque 10 millions de personnes en Afrique de l'Ouest.

L'aide au développement versé par les pays occidentaux est de 50 milliards de dollars par an, mais les subventions à leurs agriculteurs sont de "pratiquement 1 milliard de dollar par jour", selon M. Zongo.