RENNES, 22 déc (AFP) - Le ministre de l'Agriculture, Hervé Gaymard, a annoncé lundi soir à Rennes la mobilisation de deux enveloppes complémentaires d'un montant total de 4 millions d'euros, pour les éleveurs de porcs touchés de plein fouet par la chute des cours.
Le ministre a indiqué au cours d'une conférence de presse que ces deux enveloppes étaient complémentaires aux mesures d'urgence prises début décembre. La première enveloppe de 2 millions d'euros, destinés aux éleveurs bretons, vise à "aider à la cessation d'activités d'éleveurs souhaitant quitter la profession porcine", a-t-il dit. "Vous ne pouvez pas demander à des personnes de continuer de produire à perte", a-t-il dit, ajoutant : "ce n'est pas pour autant que la production de porcs est condamnée en France".
La seconde enveloppe d'un montant équivalent sera "mobilisée", au niveau national cette fois, au titre du fond d'allègement des charges, a-t-il précisé.
Par ailleurs, M. Gaymard, a annoncé des dispositions, prises conjointement avec le ministère de l'Environnement, visant à faciliter la restructuration des élevages, tout en limitant l'impact sur l'environnement.
Ces mesures, a précisé l'un de ses conseillers techniques, visent par exemple à réduire la production totale d'un élevage lorsqu'il y a concentration de plusieurs installations sur un même site, avec pour effet notamment une baisse sensible de la pollution par les produits azotés.
Le ministre a par ailleurs rappelé qu'il avait confié à la mi-décembre la mise au point d'un plan d'action destiné à surmonter la crise porcine, à Jean-Louis Porry, ingénieur général du génie rural des eaux et des forêts. Ce plan d'action doit être établi "en concertation étroite" avec l'Interprofession nationale porcine (INAPORC) et les collectivités locales.
M. Porry avait déjà été chargé par M. Gaymard d'un rapport sur l'avenir de la filière porcine française qui doit être remis en janvier.
Avant sa conférence de presse, M. Gaymard s'était rendu lundi dans la journée dans l'Orne et l'Ille-et-Vilaine, où il a visité une exploitation porcine et rencontré les éleveurs et les organisations professionnelles agricoles (OPA).
La crise que traverse la filière porcine depuis deux ans, notamment en raison d'une sévère concurrence espagnole et allemande, ainsi que d'une baisse de la consommation, s'est accélérée en octobre, où le cours est repassé au-dessous d'un euro pour battre des records de faiblesse à 0,852 le 11 décembre.
Les anomalies génétiques qui impactent le troupeau laitier français
Le Herd-Book Charolais propose un outil pour prévoir la longévité des vaches
Les élevages bovin viande bio rentables, malgré seulement 0,05 €/kg de plus qu’en conventionnel
« Nous avons investi 1,1 M€ pour avoir une vie normale »
Les députés adoptent une série d'amendements attendus par les agriculteurs
L'Union européenne veut renforcer le soutien aux jeunes agriculteurs
Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
Comment inciter les éleveurs à se lancer en bio ?