Traiter les parasites à la rentrée à l'étable : les strongles

Le risque de ne pas traiter :

Le risque encouru est l’ostertagiose de type II.

• Causes : c’est une maladie retardée due au réveil et à la sortie des larves de strongles qui étaient enkystées dans la paroi de la caillette depuis l’automne précédent. Elle apparaît entre février et Avril sur des animaux qui ont pâturé l’année précédente. Cette sortie massive peut-être due à un stress tel que le vêlage, un changement de temps important, un traitement aux corticoïdes…
• Symptômes : l’animal présente alors une diarrhée abondante, un manque d’appétit, une anémie (les muqueuses sont blanches) et il perd du poids.
  Peu d’animaux dans le troupeau sont touchés (souvent les jeunes vaches). En revanche, elles ont de fortes chances de mourir.

Il est donc important que les animaux, (notamment les jeunes) n’abritent pas de larves de strongles pendant l’hiver.

Traiter ou non ? Quels animaux ?

1.les génisses de 1ère année de pâture :

Ce sont les animaux à traiter en priorité en début d’hiver. Elles ont commencé à acquérir leur immunité, mais c’est souvent insuffisant pour se débarrasser des larves.
Deux cas se présentent :

• Les génisses sont sorties fin juin et ont reçu un bolus : (durée d’action 4 mois et demi) elles sont rentrées en septembre. Le bolus est encore actif à la rentrée à l’étable.
  --> Il n’y a pas besoin de traiter.

• Tous les autres cas : soit les bolus ont été mis tôt (avant juin),soit elles ont été traitées par d’autres moyens que le bolus.
  D’une manière générale, les traitements effectués en été n’ont plus d’efficacité au début de l’hiver.
  --> Il faut traiter les animaux

2.les génisses de 2ème année de pâture :
Leur traitement est plus discutable. On peut ne pas les traiter si elles ont un beau poil, qu’elles se portent bien. Cependant il peut être intéressant de les traiter 1 à 2 mois avant le vêlage. Ainsi elles seront en meilleure forme et produiront un colostrum de meilleure qualité.

3.les vaches :
Elles ne doivent pas être vermifugées systématiquement, quel que soit le moment de l’année. La vermifugation sera entreprise uniquement si des symptômes sont observés (toux au pâturage, diarrhée en début d’hiver).

# En cas de symptômes d’infestation par des strongles respiratoires (toux sur de nombreux animaux), ne pas conclure trop tôt qu’un produit n’est pas efficace car la toux ne disparaît généralement qu’au bout d’un mois après le traitement.

Avec quel produit ?

On distingue deux grandes catégories des vermifuges utilisables à l’automne :

1.les endectocides (EPRINEX ND, DECTOMAX ND, IVOMEC ND,…) qui sont actifs sur les strongles digestifs et respiratoires mais aussi sur les parasites externes (poux, gales,varrons,…) ; de plus, il sont rémanents (actifs pendant 3 à 4 semaines)

# A cause de leur action sur le varron (dans les zones à risque) il est recommandé de ne pas les utiliser entre le 15 novembre et le 15 mars.

2.les benzamidazoles (PANACUR ND, SYNANTHIC ND,…) qui sont actifs sur les vers et uniquement le jour où ils sont administrés. Cependant si l’on cherche uniquement à détruire les vers (y compris les larves enkystées), ces produits ont une bonne efficacité.

Les produits à base de lévamisole seront à éviter à l’automne car ils sont moins actifs sur les larves enkystées que les autres familles.
En cas de traitements de vaches en lactation attention à toujours bien utiliser un produit autorisé !

Les programmes anti-parasitaires doivent être raisonnés en fonction de la conduite du troupeau, afin d’utiliser les bons produits sur les bons animaux et au bon moment. Ceci dans un objectif d’efficacité mais aussi de rentabilité économique.

Parlez en à votre vétérinaire qui vous conseillera un programme adapté à votre situation !