La canicule a eu des effets majeurs sur la quantité et la qualité des stocks fourragers de cet hiver.Elle a également agi sur l’état des animaux qui ont subi dans certains cas des stress importants. Face à cette situation, les recettes habituelles risquent cet hiver……de ne pas faire recette.Avec le BTPL, voici 12 bons réflexes pour limiter les risques et tirer le meilleur parti des «trois menus de la vache laitière» : le menu calculé, le menu ingéré, le menu digéré.
- 1. La ration calculée – commencez par faire des analyses de fourrage puis un calcul sérieux de ration sans confondre résultat d’analyse et parole d’évangile : les résultats d’analyses sur des fourrages atypiques (maïs très secs ou pauvres en grains) sont à interpréter avec prudence. Des analyses de digestibilité seront très utiles cette année.
Premières tendances : maïs secs (>35%), normaux en MAT, faibles en amidon (<25%), riches en cellulose peu digestible, d’où une valeur énergétique faible; Valeurs énergétiques plus proches de 0,85 UFL/kg ms que de 0,92 UFL/kg ms. |
- 2. La ration proposée – appréciez les qualités de tous les aliments (matière sèche, teneur en grains du mais, grains secs ou non, pH, finesse de hachage, présence de moisissures, échauffements, odeur). Contrôlez les quantités distribuées et consommées par les animaux et assurez vous qu’elles sont cohérentes avec les calculs de ration. Attention en particulier au maïs dont le poids volumique risque d’être plus faible qu’un maïs normal.
Premières tendances : valeurs de digestibilité faibles d’où consommations plus faibles que d’habitude. De plus des maïs secs ont un poids volumique plus faible : conséquence : il faut distribuer plus de volume pour le même poids, et les silos vont avancer très vite. Attention également aux échauffements des silos qui dégradent la valeur alimentaire. |
- 3. La ration digérée, valorisée – Observez, et contrôlez la réponse du troupeau avec toute la panoplie d’indicateurs à votre disposition : (quantité de lait, taux, taux d’urée, fécondité, rumination, état des bouses, des pis, des poils, des pattes, comportement des animaux, état d’engraissement, …)
Surveiller l’amaigrissement des animaux avec des rations moins riches et moins bien consommées. |
- 4. A fourrages atypiques, rations atypiques : Pilotez à vue, en ajustant la ration, mais en douceur, en assurant la plus grande régularité de la ration et des transitions longues (minimum 2 semaines).
- 5. Relancez le rumen après le stress estival : apport de fibres (bon foin ou paille), vitamines ADE, minéraux et oligo-éléments, aliment liquide.
Le manque d’herbe, les changements de régime, la distribution de produits inhabituels a perturbé dans certains cas le fonctionnement du rumen entraînant des acidoses, des acétonémies, et des amaigrissements importants. |
- 6. Si les animaux reçoivent beaucoup de déshydratés, de paille, de foin : vérifiez la disponibilité de l’eau, car la consommation sera plus importante. C’est particulièrement vrai pour les génisses nourries à base de paille.
- 7. Si vous introduisez de nouveaux produits (Pulpes de betteraves, drèches, etc.…) laissez les vaches s’habituer au goût progressivement. Elles peuvent mettre un certain temps à consommer correctement la nouvelle ration
- 8. Prévoyez l’alimentation de façon rationnelle et durable, pour éviter les changements brusques de ration en cours de route, et ne pas vous trouver dépourvus en fin d’hiver. Mieux vaut dès maintenant mélanger plusieurs fourrages que les distribuer de manière successive dans le temps.
Prévoir dès maintenant de ressemer des surfaces en herbe au printemps, et des surfaces en céréales qui pourront être ensilées en céréales immatures en juin prochain. |
- 9. Si le maïs ensilage est trop sec (> 35% MS) : attention aux échauffements excessifs du silo. Soignez le front d’attaque et chargez la bâche fortement, en particulier juste derrière le front d’attaque pour éviter les entrées d’air et le développement de moisissures dans le silo.
- 10. Si vous utilisez des Coproduits humides, soyez conscient de la variabilité de leurs valeurs alimentaires. Une à deux analyses (au moins de matière sèche) sont nécessaires par livraison, mais ne vous fiez pas qu’à une seule analyse faite en début d’hiver
- 11. Avec la paille, le foin, les co-produits humides, les fourrages à sur maturité : ne négligez en aucun cas l’apport de vitamines A, D, E, C et de minéraux.
Les animaux ont consommé cet été moins d’herbe sur pied riche en vitamines. |
- 12. Avec des rations comprenant des concentrés à forte dose : Renforcez la prévention contre l’acidose. (fibres, en cas extrême cure de bicarbonate à forte dose pour relancer le rumen)
Des stocks bas en ensilage d’herbe et en foin, c’est moins de fibres dans la ration pour faire ruminer les animaux. Des maïs complétés avec plus de concentrés et de sous-produits, c’est plus de risques d’acidose. Il faut donc être vigilant sur l’état des animaux. |
Mesurez facilement la vitesse d’avancement de vos stocks
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Soignez vos animaux mais aussi vos prairies ! Même si elles ont reverdi, certaines prairies desséchées par la canicule restent très fragiles. Le manque de stocks et le temps clément poussent à faire pâturer l’animal le plus tard possible. Mais attention ! Pour produire au printemps, ces prairies ont besoin d’être au repos et de refaire des réserves racinaires avant les grands froids d’hiver. Mieux vaut donc sortir dès maintenant les bêtes des parcelles sur lesquelles vous comptez pour la fauche et la pâture au printemps prochain. En sortie d’hiver, un état des lieux sera nécessaire afin de ressemer au plus tôt les parcelles les plus dégradées. | |||
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