D’après une étude d’Agreste Primeur qui vient d’être publiée, la situation de la filière laitière biologique française est préoccupante. Le lait bio représente moins de 1% de la production laitière et déjà ses débouchés viennent à manquer.
La collecte de lait de vache bio continue de progresser rapidement : +47 % entre 1998 et 2000, +34 % entre 2000 et 2001, +27 % entre 2001 et 2002. La production laitière de 2002, soit 199 millions de litres de lait de vache, est trop forte pour trouver preneur. Près du tiers des volumes auraient été déclassés en conventionnel selon l’Onilait. La faible demande des consommateurs explique les difficultés de la filière.
Le lait bio est collecté par 127 laiteries en 2002, et la collecte bio ne constitue le plus souvent qu’une activité d’appoint. Seule une laiterie sur trois transforme le lait bio qu’elle collecte. Le lait liquide conditionné est le principal débouché.
Côté producteur, la livraison moyenne est de 171 100 litres, soit 16 % de moins qu’un producteur de lait conventionnel, et leur nombre continue de progresser, mais moins rapidement. Le Grand Ouest (Bretagne, Pays de Loire, Basse-Normandie) produit 60 % du lait bio.
Le prix du lait bio est un frein au développement de sa consommation. Les méthodes de travail en bio expliquent un prix de revient supérieur. Il faut y ajouter des coûts de collecte plus élevés, liés à l’obligation faite aux laiteries de récupérer de façon séparée le lait bio du lait conventionnel, et à l’organisation de la collecte qui nécessite de réaliser plus de kilomètres pour un même volume compte tenu de la moindre concentration des élevages bio. Côté distribution, le faible débit des produits bio dans les rayons des magasins est un autre facteur de relèvement des prix.
Les difficultés de commercialisation du lait bio se rencontrent dans d’autres pays européens : près de la moitié du lait bio serait déclassé en lait conventionnel au Danemark et en Autriche, où le lait bio représente 10% de la production totale de lait. En Allemagne et aux Pays Bas, où le lait bio représente 1% de la production comme en France, près du quart de la production a été écoulé en lait conventionnel.
En France, comme dans les autres pays européens, l’équilibre du marché de la filière bio est donc loin d’être atteint.
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