Les apiculteurs varois, "une profession sinistrée" après les incendies

"Il n'y aura pas de réelle floraison avant deux ans" : les apiculteurs du massif des Maures et de l'Estérel (Var), en partie ravagés cet été par des feux de forêt, ont perdu dans les flammes les emplacements qui hébergeaient plus de 9.000 ruches.

"Notre profession est sinistrée. On aura au minimum une année blanche", affirme Pascal Jourdan, directeur de l'Association pour le développement de l'apiculture Provençale (ADAPI).

Les apiculteurs du Var estiment que 25% des zones mellifères ont été détruites en juillet et août lors des incendies dans le seul massif des Maures qui représentait une importante zone d'hivernage des ruchers.

"La végétation détruite, les fleurs d'automne inexistantes, les abeilles risquent de manquer de nourriture en prévision de l'hiver. On a beaucoup de crainte pour leur survie dans les ruches", souligne Pascal Jourdan.

Dans la meilleure des hypothèses, des trèfles, de la luzerne et des chardons sauvages vont tapisser le sol et fournir aux abeilles de quoi butiner. "Mais, on n'aura pas la même qualité de miel. Ce sera de la survie pour les abeilles et les apiculteurs", affirme René Celse, apiculteur et président du syndicat des miels de Provence-Alpes-Côte d'Azur (SYMPA).

Le Var, premier département apicole de France, est connu pour ses miels de bruyères, de cistes, d'arbousiers, de châtaigniers et de lavande maritime.

Comme les moutons, la plupart des abeilles du Var vivent au rythme de la transhumance. L'été, elles séjournent en montagne, essentiellement dans les Alpes-de-Haute Provence, et l'automne, elles retrouvent dans l'Estérel et les Maures des ruchers installés dans des zones de maquis ou de garrigues, les plus touchées par les incendies car éloignées des centres habités.

"On a perdu les emplacements de plus de 9.000 ruches. Ce n'est pas facile d'en trouver d'autres car il faut que la végétation convienne aux abeilles et que les propriétaires de terrains soient disposés à les louer", précise René Celse, dont 50% des ruches ont été détruites par le feu à Vidauban.

S'ils se disent habitués "aux sautes d'humeur" de la nature, les apiculteurs varois soulignent que cet été restera "à jamais maudit". Car, comme leurs confrères des autres départements de la région Provence-Alpes Côte d'Azur (PACA), ils avaient aussi été victimes des vents chauds et de la canicule qui ont "tout desséché".

"Nous n'avons eu que le dixième de la récolte moyenne habituelle", précise René Celse.

Les apiculteurs varois se rassembleront samedi et dimanche à Roquebrune-sur-Argens, une localité touchée par les incendies, à l'occasion de la dixième fête du miel, pour sensibiliser le public à "la protection de l'environnement sauvage, condition sine qua non pour permettre à l'apiculture de perdurer".

Avec le soutien de l'office national des forêts (ONF), ils organiseront aussi une conférence sur le thème de "la forêt, les abeilles, leurs avenirs".

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