L'aviculture française s'équipe pour éviter une nouvelle hécatombe

RENNES, 19 sept (AFP) - La filière avicole française, pour qui la canicule s'est soldée par un désastre économique, parie désormais sur la prévention pour éviter une nouvelle hécatombe à la prochaine vague de chaleur.

Présents en masse au Space, le salon professionnel de l'élevage qui tient  sa 17è édition cette semaine à Rennes, les aviculteurs ont désormais le regard  tourné sur la brumisation.

Car la mort de 4,6 millions de poulets, dindes et pintades, lors de la  canicule du mois d'août en France, a non seulement aggravé les difficultés  économiques du secteur mais aussi porté un coup à son image de marque.

"L'opinion peut supporter un accident comme celui-là, mais elle n'acceptera  pas qu'il se reproduise dans les mêmes conditions", estime Gilles Le Pottier,  délégué général du comité interprofessionnel de la dinde française.

"Nous expliquons aujourd'hui aux éleveurs de Bretagne et Pays de la Loire  ce qu'ils doivent faire en cas de coup de chaleur", ajoute-t-il. Les  volailleurs de l'Ouest, qui concentre l'essentiel de la production nationale,  sont en effet peu habitués aux pics de température.

L'Institut technique de l'aviculture a décidé d'envoyer aux producteurs un  magazine spécial où il insiste sur "l'équipement des bâtiments en ventilation  et brumisation, les techniques d'alimentation à utiliser lors d'une canicule  et la baisse de la densité des élevages en période estivale", explique Jean  Champagne, directeur adjoint de l'organisme.

Solution technique plébiscitée par ses utilisateurs, la brumisation  consiste à pulvériser des gouttelettes d'eau dans les poulaillers pour les  rafraîchir.

Les professionnels du secteur, qui ont parfois du mal à convaincre les  éleveurs d'investir dans ces systèmes au coût élevé, se frottent les mains  depuis la vague de chaleur.

"C'est un raz-de-marée", jubile Didier Chavantré, PDG d'Electro Technic,  société qui commercialise le procédé: "On a été en rupture de stock en août,  et depuis le début du salon, le stand ne désemplit pas".

Cet engouement ne se limite pas à l'hexagone: Joos Koster, manager de  l'entreprise de brumisation hollandaise KGBV, note "une augmentation de nos  ventes de 30% en Hollande, Angleterre et Allemagne", pays également touchés  par la canicule.\n   Ce recours à la seule technologie pour contrer les effets meurtriers de la  canicule suscite néanmoins des interrogations chez certains professionnels.

L'hécatombe de cet été "doit amener tout le monde à réfléchir aux  concentrations énormes [des volailles] qui nous sont imposées", souligne Guy  Lassus, aviculteur à la retraite: "L'éleveur n'a pas une maîtrise totale sur  le produit, ça dépend aussi des intégrateurs", entreprises qui achètent les  volailles aux producteurs puis en assurent la transformation.

Mise en cause rejetée par Pascal Le Floc'h, chargé de développement au  groupe Doux, premier producteur avicole français: "Il est faux de dire que les  élevages plus concentrés occasionnent plus de décès", affirme-t-il, en mettant  en avant "les records de température" pour expliquer la forte mortalité  constatée, dont l'ampleur dépend également selon lui "de la compétence de  l'éleveur".

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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