France Gènes : « Des gains de productivité sont encore possibles en diminuant les inséminations infructueuses. »

Article réservé aux abonnés.

Dans le cadre d’une enquête destinée à s’adapter aux habitudes des éleveurs-naisseurs de porcs, France Gènes, dont le métier est la diffusion de semences, rappelle qu’un gain de productivité substantiel est possible lorsque les inséminations artificielles sont réussies.

Certains élevages enregistrent jusqu'à 30 % d'inséminations infructueuses. Or, on sait qu'une truie donne 20 porcs charcutiers par an. Cela signifie qu’une truie infécondée en permanence, ce sont 20 porcs de moins par an et des coûts qui restent à assumer.
En effet, dans un élevage de 250 truies, un écart de 10 % sur la fertilité représente une variation de 4 truies par bande, pour un effectif théorique par bande de 38 truies.
Or, ces 4 truies doivent être nourries (900 euros / an), renouvelées (250 euros / an) et inséminées (17 bandes X 4 truies X 15 euros / IA / truie = 1 000 euros). À ces charges s'ajoutent leur logement, la main d'oeuvre nécessaire pour s'en occuper, les frais vétérinaires (500 euros par an) et la perte de marge sur coût alimentaire des porcs non nés (selon l’EDE de Bretagne : 35 euros / porc charcutier X 80 porcs manquants = 2 800 euros ).
Ces calculs donnent plus globalement les résultats suivants : une variation d’un porc vendu par truie et par an , donne un écart de marge de 57 euros par truie et par an (EDE de Bretagne 2002), soit 3.2 centimes d'euros par kilo de carcasse produit par truie, soit 2.88 euros par porc charcutier.
Le manque à gagner par an d’un élevage de 250 truies se calcule donc ainsi : 250 truies X 20 porcs vendus = 5 000 porcs X 2,88 E = 14 400 euros.

Recommandations de France-gènes pour augmenter les gains de productivité:

Prendre plus de temps pour détecter les chaleurs.
L'importance de l'acte de l'insémination artificielle dans les élevages a été un peu minimisée ces dernières années. Pour France Gènes, il faut reconsidérer son importance. Pour cela, il est recommandé de prendre plus de temps pour détecter les chaleurs de truies, pour mieux cibler le moment de 1'ovulation, en vue d'effectuer les inséminations au moment le plus favorable.
L’enquête de France Gènes a révélé que 60 % des éleveurs commencent à observer les chaleurs 4 jours et plus après le sevrage, or il est recommandé de commencer cette observation 3 jours après le sevrage.

Bien déterminer le moment de l'insémination
Pour réussir une bonne fertilité et une bonne prolificité, il est nécessaire de bien déterminer les moments où il faut inséminer.
Le sevrage du mercredi, si il permet une meilleure organisation en fin de semaine (nettoyage des salles maternité, mise bas sur le vendredi 114 jours plus tard), doit aussi amener à détecter les chaleurs dès le samedi et à inséminer le lundi matin, voire le dimanche soir.
Pour s’adapter au sevrage du mercredi, France Gènes s’est spécialement organisée pour livrer les doses de semences, sur demande, le lundi avant 11 heures.

Conserver et utiliser les semences dans de bonnes conditions
Concernant la conservation, France Gènes recommande d'utiliser un équipement de conservation des doses de semences efficace, comme une armoire ou un caisson thermostaté par exemple. Or, l’enquête nous apprend que 50 % des éleveurs-naisseurs ne disposent pas d'un tel équipement.
Concernant le réchauffement des semences, il est pratiqué par 91,5 % des éleveurs enquêtés. Il doit permettre d’amener les semences à une température voisine de la température corporelle des truies en vue d’une meilleure "prise". Il faut donc veiller à ce que le réchauffement des semences, qui se fait par eau, par air ou par contact, atteigne 33 à 35 °C et qu’en tout cas, les semences ne dépassent pas 37 °C. Or, 62 % des éleveurs n'utilisent pas d'instruments de contrôles de la température lors du réchauffement des semences. C’est pourquoi France Gènes recommande de prendre en compte l'imprécision des thermostats, et donc de privilégier les systèmes dont la température de chauffe ne dépasse pas 35 °C pour limiter les risques de surchauffe, ou encore d’utiliser un deuxième thermomètre de contrôle.

Se former et échanger
Dans les prochains mois, France Gènes proposera en collaboration avec les équipes techniques de ses partenaires des formations et des échanges  concernnat la conduite au sevrage, la détection des chaleurs et le juste moment des inséminations artificielles.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Tapez un ou plusieurs mots-clés...