>Le varron est une maladie parasitaire spécifique du bovin ; il s'agit d'une mouche appelée Hypoderma dont la larve se développe durant la période hivernale dans les tissus du bovin, pour être libérée dans le milieu extérieur au printemps après avoir formé un nodule sur le dos de l'animal et perforé le cuir. Les conséquences techniques et commerciales de l'infestation et l'existence de traitements efficaces ont abouti à la mise en oeuvre du Programme National de Lutte contre l'Hypodermose Bovine dont l'application dans l'ensemble des cheptels français est obligatoire depuis juillet 1998 et renforcée par l'Arrêté Ministériel du 06/03/2002.
Le varron est la larve d'une mouche appelée Hypoderma ; il en existe deux espèces : l'Hypoderma Bovis et l'Hypoderma Lineatum.
C'est au printemps que les nodules sont repérables sur le dos des bovins, des larves en sortent et tombent sur le sol. Après une période de pupaison de 2 à 8 semaines, une mouche naît et va pondre sur les pattes et le ventre des animaux parfois jusqu'à 1.000 oeufs. Ces oeufs éclosent rapidement et les larves pénètrent dans le corps de l'animal. Jusqu'au printemps suivant, elles effectuent une longue migration par les tissus conjonctifs profonds de l'organisme :
- celle d'Hypoderma Bovis au niveau de la colonne vertébrale ;
- celle d'Hypoderma Lineatum au niveau de l'oesophage.
L'hypodermose n'est pas une maladie directement contagieuse, la transmission s'effectuant par la mouche du varron ; une seule mouche pouvant contaminer 100 bovins dans un rayon de 3 à 5 kms.
Au début de l'hiver, tous les adultes sont morts, seules les larves hébergées par les bovins assurent la continuitié du cycle.
2. Conséquences de l'infestation
L'Hypodermose bovine entraîne 2 types de pertes :
2.1 Pertes techniques
- diminution de la production de viande et de lait :
- 1 à 3% de production laitière ;
- 5 à 15 kg de poids vif.
- diminution des facultés de résistance des bovins aux agressions extérieures (immunodépression)
- risques de paralysie.
2.2 Pertes commerciales
Pertes pour la filière cuirs et peaux : un cuir porteur de trace de varron perdrait la moitié de sa valeur. Enfin, certains pays de l'Union Européenne ont des exigences concernant le statut sanitaire des bovins français au regard du varron :
- Traitement des broutards pour l'Italie.
- Bovins indemnes pour la Grande Bretagne et l'Irlande
Enfin, le plan varron a eu aussi comme conséquences de :
- rationaliser et optimiser l'utilisation des antiparasitaires d'automne,
- améliorer l'application de la réglementation sur le médicament vétérinaire.
D'un point de vue réglementaire, l'arrêté du 4 novembre 1994 annonce l'obligation de la mise en place de la prophylaxie varron sur l'ensemble du territoire national à compter du 1er juillet 1998.
3.1 Les enjeux
Il s'est agi pour chaque département d'obtenir le statut officiel de «zone assainie» ; cette mention est reportée sur les ASDA.
3.2 Les objectifs
Atteindre et maintenir le niveau d'infestation des cheptels en dessous du seuil de 5% de cheptels positifs et moins de 0.5% de bovins varronés sur la zone.
Une cheptel détenant 1 bovin porteur d'un seul nodule est considéré comme infesté.
3.3 La méthode
Le niveau d'infestation des cheptels est mesuré chaque année, au printemps, par comptage visuel, c'est à dire par l'observation directe de la présence de nodules sur le dos des bovins. Cette méthode est progressivement remplacée par le contrôle d'absence d'anticorps sur sérum ou lait de mélange.
Le principe de lutte contre l'hypodermose bovine est basé sur la mise en oeuvre de traitements préventifs visant à détruire la larve en migration au niveau des bovins avant qu'elle ne soit expulsée.
La particularité de cette prophylaxie repose sur un zonage territorial basé sur une progression en tâche d'huile.
En pratique, cette prophylaxie s'articule autour de 4 volets :
- Un traitement systématique généralisé à l'automne de tous les bovins de la zone ;
- Une surveillance de l'infestation résiduelle ;
- En cas de persistence d'infestation sur une microzone, un traitement tactique ponctuel ;
- Un traitement à l'introduction des animaux provenant de zone non assainie.
La prophylaxie obligatoire du varron appliquée depuis la fin 1998 sur l'ensemble du territoire français a permis en quelques années un assainissement général des élevages. Cette situation évite aux éleveurs des entraves commerciales à l'exportation.
Prochainement dans le cadre d'un cahier des charges officiel national, la certification des cheptels se substituera à la qualification par zone.
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