Avec 10% de gain de production, Luflor s’annonce comme une révolution pour le dactyle. Seul dactyle hybride commercialisé au monde, cette variété créée par l’Inra sera présentée en avant-première lors du salon de l’herbe les 4 et 5 juin à Nouvoitou (Ille-et-Vilaine).
« C’est une grande première mondiale » avertit Renaud Tinturier, responsable communication chez Force Limagrain. Luflor est en effet « le seul dactyle hybride commercialisé dans le monde » précise James Gautron, chef de marché fourragères chez Limagrain. « Selon les tests dans les stations Inra, Luflor apporte un gain de production de 10%, et au Geves la variété est sortie à +5% » précise-t-il. « Cela équivaut à 10 ans de travail de sélection fourragère ».
Hormis une production plus élevée, Luflor possède selon James Gautron « une pérennité équivalente aux grandes variétés françaises de dactyle, et une résistance aux maladies à peine plus élevée ». Seule inconnue : son prix, qui n’est pas encore défini par la société...
Issu de populations canadiennes
Pour arriver à cet hybride, « il n’a pas été question d’envoyer quelqu’un hybrider en coupant les fleurs, comme pour d’autres espèces. Car pour les graminées les fleurs sont quasi microscopiques » explique James Gautron. « Il existe des populations naturellement quasiment mâle stérile, au Canada par exemple » raconte-t-il, « mais ces variétés ne sont pas adaptées à nos climats. » La solution ? Elle a été trouvée par l’Inra, à l’issue de 15 années de travaux assidus à la station de création des plantes de Lusignan. Un sélectionneur, Claude Mousset, a utilisé un mâle stérile naturel issu de populations canadiennes qu’il a du améliorer au fil des années car très sensible aux maladies du feuillage. Ce n’est qu’au terme de cette très longue amélioration qu’il a pu être croisé avec une variété servant de femelle pour aboutir à Luflor. Créée par l’Inra, la variété Luflor sera distribuée exclusivement par Limagrain.
Mais il faudra encore patienter avant de voir cette variété à grande échelle. A cause du gel de cet hiver, la commercialisation prévue pour l’automne 2003 est en effet reportée à 2004. « Il y aura pénurie en dactyle cette année » complète James Gautron. Impatient ? Sans doute. Fort des résultats de cette variété il espère « tirer le marché du dactyle vers Limagrain et arriver à 30% de part de marché », ce qui placerait Limagrain numéro 1 du marché du dactyle en France.

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