«J’élève 280 truies en naisseur-engraisseur et j’ai rénové une partie de mes bâtiments en 2002.» explique Jean-Michel Serre, éleveur dans la Somme.
«J’ai donc fait l’exercice d’étudier tous les paramètres pour rénover.» ajoute Jean Michel Serre qui explique:«De nombreux aspects et contraintes sont à prendre en compte, comme la contrainte bien-être avec l’obligation des truies en liberté dès maintenant pour les nouveaux élevages et en 2013 pour les autres. De plus, des rapports dits scientifiques sont en préparation pour l’avenir, avec la possibilité de nouvelles directives. A nombre d’animaux identiques, il faudra plus de surface. Il faut pourtant arrêter de charger la barque des éleveurs en terme de coût de production.
Si en ZES ( Zone d’Excédent Structurel), il y a obligation de traiter le lisier, ailleurs c’est aussi un souci : avec la directive nitrate et l’extension des zones sensibles. Le projet de loi sur l’eau revient aussi sur la table : tout le monde est concerné.
En ce qui concerne les nuisances et les odeurs, la procédure d’installation classée est plus complexe que dans le reste de l’Europe, c’est un handicap pour les producteurs français, et pour choisir entre rénovation et construction à neuf, ça oblige encore plus à mieux penser son projet: on a pas le droit de se tromper.
Les contraintes économiques sont aussi à prendre en compte: un bâtiment qui vieilli a plus d’impact en production porcine: il faut des outils au top techniquement.
Nous avons aussi des contraintes sanitaires: les charges vétérinaires dans nos élevages sont importantes. Pour les baisser, ça passe par une chaîne de bâtiment cohérente.
Quand aux successions et reprises, c’est un aspect important. Pendant longtemps, on a installé plus de jeunes en porcs et avec un meilleur niveau de formation. Va-t-on revenir à ce phénomène ? La question se pose. Actuellement on observe plutôt un vieillissement. Pour transmettre un outil, il faut qu’il soit aux normes et rentable économiquement, sinon les jeunes ne reprendront pas. Il faudra peut-être des efforts d’imagination pour transmettre les exploitations. Il y a péril en la demeure si on ne renouvelle pas les éleveurs.
Beaucoup de contraintes sont donc à prendre en compte dans la réflexion, et c’est un exercice difficile pour toutes les intégrer. Il faut aussi prendre en compte une compétitivité de plus en plus large, mais c’est vrai pour toutes les productions.»
NB: Ces propos ont été recueillis lors de la journée porcine organisée par le Sima le 25 février. Jean Michel Serre, secrétaire général de la fédération nationale porcine (FNP) et éleveur dans la Somme a livré ses impressions en introduction des conférences sur les bâtiments d’élevage.
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