"Le marché est en train de s'assainir et de se différencier, ce qui profite aux produits de qualité", se félicite Jean-Michel Rerho, le président de la Fédération Nationale des Associations de Producteurs Fermiers. Pour ce producteur de Domezain près de Saint-Palais (Pyrénées-Atlantiques), "une partie de la profession, après avoir démocratisé le foie gras, s'est décrédibilisée en fabricant des produits moins bons que certains importés qu'on voulait à tout prix contrer". Ecoulant toute sa production de 3.500 canards localement (85% auprès des particuliers et 15% dans des restaurants et un super-marché), Jean-Michel Rehro craint toutefois que les industriels se lancent pour les fêtes de fin d'année "dans une guerre des prix pour écouler leur stocks, ce qui serait suicidaire pour tout le monde". Alain Moulard de Baygayrac (Haute-Garonne), qui a perdu un tiers de ses canetons à cause de la canicule, regrette que, à cause du gavage, l'appellation "bio" ne puisse pas être mise en avant par certains fermiers qui respectent par ailleurs tous les autres critères exigés par Bruxelles. Ce qui ne l'empêche pas de vendre aux particuliers les 1.250 kilos de foie gras produits à partir de 2.500 canards grâce à "une politique de dégustation et d'accueil à la ferme pratiquée depuis 20 ans". "Le gavage des canards est naturel, l'homme ne fait que l'accentuer", déclare à l'AFP Pascal Laprée qui élève lui également quelque 2.500 canards à Mairey-Mont-Saint-Jean (Côte d'Or). "Nous n'avons aucune crainte que l'interdiction du gavage, prise récemment par la Pologne et Israël, ne s'étende un jour à la France car l'économie du foie gras est trop importante pour de nombreux villages, notamment dans le Sud-Ouest", ajoute-t-il. Une autre crainte se fait jour chez les fermiers producteurs: les normes d'hygiène européennes de plus en plus contraignantes. "Les industriels mettent la pression sur ce point pour tenter d'éliminer bon nombre de producteurs artisanaux indépendants dont le succès les gênent", affirme Pascal Laprée. |
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