"C'est une histoire folle qui nous emporte comme un tourbillon", bougonne, mi-figue mi raisin, le maire Jean-Claude Bouget, qui a appris la semaine dernière, par la radio, la tenue du contre-sommet. Car, à part le marché hebdomadaire, la foire de la vache grasse ou la fête annuelle des "Bodegas", il ne se passe jamais grand chose dans la jolie bastide fondée au 13e siècle qui revendique fièrement le titre de "capitale de la noisette française".
A la mairie, le téléphone n'arrête pas de sonner et il faut "tout prévoir", depuis l'installation d'un podium, devant l'école, jusqu'aux problèmes d'hébergement.
Les autorités, qui ont tenu lundi matin une réunion logistique dans la salle des mariages, attendent entre 5.000 et 10.000 personnes, "mais peut-être moins ou peut-être plus".
Sur le marché, on extrapole. "Il y aura peut-être un million de personnes", avance Marie-Noëlle, une septuagénaire joviale qui compte bien "aller au meeting" mardi soir.
Moins superlatif, le sous-préfet compte mobiliser 50 gendarmes et autant de pompiers pour le rassemblement prévu à 20H30. Des déviations sont prévues mardi après 14H00, avec de grands parkings improvisés aux entrées du village.
"Pour José Bové, c'est un billet d'avion en moins et pour nous, un rayon de soleil en plus", se félicite un conseiller municipal, ravi de voir Cancon et ses 1.327 habitants "sous les feux de l'actualité".
Pour Michel, un retraité très impliqué dans la vie locale, le choix du bourg "est une excellente idée, parce qu'au temps où l'on parlait encore l'occitan, on ne disait pas Cancon mais Cancoune".
"Non, pas Cancoune, Cancou", le reprend Rémy, un agriculteur à la retraite qui distribue sur le marché des tracts jaunes "contre les prétentions de l'OMC".
Robert, le visage buriné par une vie au grand air, rejoint la discussion : "C'est sûr que l'OMC nous concerne, car la mondialisation n'est pas faite pour nous autres, ça profite aux grosses sociétés pas aux paysans". Quand Robert a commencé à la ferme, "dans les années 50", sa commune comptait quinze éleveurs de vaches laitières, il n'en reste qu'un seul, la campagne se meurt et "c'est pareil partout".
Et tous de se souvenir de l'époque où Cancon était aussi un centre de production de pruneaux, avant que les conditionneurs locaux n'importent des fruits de Californie, "moins chers mais bien moins bons".
Depuis le bourg est devenu "la capitale de la noisette", avec sa coopérative qui traite plus de 95% des noisettes produites en France. L'autre atout de Cancon, de l'avis général, est la proximité de la nationale 21, qui voit passer, l'été, plus de 3.000 véhicules par jour. Hors-saison, il y a d'habitude peu d'occasion de festoyer. |
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