Réunis dans la matinée à l'appel du syndicat des producteurs de lait de brebis (SPLB) et de la Confédération paysanne, les manifestants ont formé progressivement des barrages filtrants, sur les trois routes d'accès à Roquefort, avec plusieurs tracteurs, interdisant le passage des camions à destination ou en provenance des fromageries.
Les éleveurs de brebis du Larzac estiment que les achats de fourrage rendus nécessaires par la sécheresse ont provoqué une augmentation du prix de revient du lait d'environ 0,20 euro par litre.
Ils souhaitent notamment que la confédération générale de Roquefort, dont un conseil d'administration extraordinaire avait lieu lundi à Millau pour évoquer les effets de la sécheresse, absorbe ce surcoût en augmentant le prix du litre de lait versé aux éleveurs. "Les industriels devraient accepter d'augmenter leurs prix par solidarité", a jugé le président du SPLB, Alain Soulié.
Après avoir reçu une délégation du SPLB en début d'après-midi, la confédération générale de Roquefort a finalement proposé une "solution interprofessionnelle" qui "consistera en un versement par les industriels de Roquefort d'un accompte supplémentaire de 0,10 euro par litre sur la base des références individuelles qui sera payé avant la fin septembre." "La réalisation de cet accord est bien entendu suspendue à la levée immédiate du blocus du village de Roquefort", poursuit le conseil d'administration dans son communiqué.
"C'est ridicule", répondent les éleveurs. "Il s'agit juste d'une modeste avance de trésorerie alors que nous demandions +0,10 euro par litre", proteste Laurent Reversat du SPLB.
"Lorsque les industriels vendent moins cher leur fromage, ils le répercutent sur le prix du lait, on demande que le système interprofessionnel fonctionne dans les deux sens. Aux industriels de partager leurs plus-values. Il en va de la survie des plus fragiles d'entre nous", a poursuivi le producteur.
"Ce matin nous avions fait un blocage symbolique. Nous n'entendons pas le lever tant que nous n'aurons pas obtenu satisfaction", a-t-il ponctué.
Le président de la confédération Antoine Boissel devait recontacter le SPLB vers 22H00 pour lui faire de nouvelles propositions. |
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