La filière attend beaucoup de la prochaine loi rurale

PARIS, 10 juil (AFP) - La filière française du cheval attend beaucoup pour son développement de la future loi rurale, dont le Parlement devrait être saisi à la fin de l'été ou à l'automne, a déclaré à l'AFP Paul Essartial, président de la Fédération des Conseils des chevaux, éleveur en Normandie.

"Le monde du cheval, toutes activités confondues du poney au pur-sang, est en pleine effervescence", constate Philippe Laroze, directeur du Conseil des chevaux de Basse-Normandie, également éleveur. "La démocratisation de l'équitation grâce aux écoles et aux clubs équestres, l'engouement pour les courses à paris font que l'on rencontre de plus en plus de consommateurs des activités cheval", constate-t-il. Il dénombre en France 1,5 million de cavaliers, dont 500.000 licenciés, pour quelque 750.000 chevaux (d'autres sources professionnelles vont jusqu'au million). Le PMU a de son côté annoncé récemment une augmentation de 9,8% de son chiffre d'affaires au premier semestre de 2003 par rapport à la même période 2002, à près de 3,5 milliards d'euros.

Pour le directeur du Conseil des chevaux de Basse-Normandie, il est indispensable que le ministère de l'agriculture intègre le cheval "dans un raisonnement de développement rural plutôt que dans un raisonnement productiviste". Il espère ainsi "la reconnaissance d'une filière économique à part entière".

Dans cet esprit, Paul Essartial, qui fut président du Cheval français (société organisatrice des courses au trot), réclame "une fiscalité lisible pour les chevaux de course et pour les autres". Il relève qu'un cheval peut dans sa vie changer plusieurs fois de statut fiscal et insiste d'autre part sur la nécessité d'une unification de la TVA.

Dans le domaine social, Paul Essartial estime qu'on "doit aider les hommes qui travaillent dans la filière cheval: il faut des hommes autour des chevaux, il faut beaucoup de main d'oeuvre". La population équine génère, tous domaines confondus (courses, tourisme, élevage, clubs hippiques) 55.000 emplois, selon des chiffres des Haras nationaux. Philippe Laroze confirme la tendance à la hausse en citant l'exemple de la Basse-Normandie: 7.084 emplois et 170.000 ha valorisés en 1998, 7.388 emplois et près de 174.000 ha valorisés.

Enfin, le président de la fédération rappelle le potentiel de création de la filière. Ce potentiel doit être appuyé "par des investissements régionaux lourds afin de créer des plus-values, notamment dans le tourisme, dans le respect des sensibilités régionales".

Les Conseils des chevaux, dont le premier a vu le jour en 1998 en Basse-Normandie, ont pour mission de fédérer ces sensibilités régionales disparates. Seize de ces associations fonctionnent actuellement et trois sont en cours de création.

Axés sur "la recherche de projets consensuels pour le développement du secteur cheval", les conseils ont obtenu d'être des interlocuteurs privilégiés des institutions régionales.


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