Le groupement de producteurs Terrena bovins a lancé à l’occasion du Space, une offre de valorisation des veaux d’origine laitière baptisée Voldit. Cette filière est née d’un partenariat avec les sociétés Denkavit, leader français de la production de veaux de boucherie, et Innoval, fournisseur de génétique bovine. « L’objectif est de positionner un produit entre le veau laitier pur et le veau croisé avec une race à viande, déclare Sébastien Guédon, directeur commercial de Terrena bovins. Les veaux Voldit seront issus de croisements entre vaches de race Prim’holstein et taureaux de race normande. »
Un veau mâle devrait être vendu 120 € et un veau femelle 100 €
L’origine de la démarche vient du constat par Denkavit de la dégradation de la conformation des veaux laitiers, avec une augmentation de la part de carcasses classées P (passable, musculature réduite) dans la grille EUROP. L’entreprise achète environ 5 000 veaux par semaine dans toute la France (dont plusieurs centaines chez Terrena) afin de les engraisser chez ses 550 éleveurs. Environ 80 % sont des veaux laitiers, pour la plupart de pure race Prim’Hosltein, et 20 % sont croisés avec une race à viande. L’ensemble de la production de Denkavit est commercialisé en France, notamment en restauration hors foyer et collective.
Conformation et facilité de vêlage
« Nous cherchons à obtenir des carcasses de musculature moyenne classées O = car c’est le cœur de gamme du marché français, indique Sébastien Augé, directeur commercial chez Denkavit. Mais dans le cas des croisements avec un taureau de race à viande, les carcasses sont plutôt classées R donc trop conformées. » D’où la contribution d’Innoval dont le rôle a été de mettre en lien 300 000 données d’abattage de Denkavit, avec les données généalogiques de leurs élevages adhérents. « Les caractères de conformation sont majoritairement héritables, c’est-à-dire liés à la génétique, explique Sébastien Clairand, responsable marketing de Synetics (filiale d’Innoval). À partir d’une centaine de données par taureau, on peut donc faire une analyse statistique fiable. » C’est ainsi que trois taureaux Normands se sont détachés, à la fois pour la conformation et la facilité de vêlage.
Respect de la loi Egalim
Les premières inséminations débutent en septembre. Les premiers veaux seront commercialisés en 2024 entre 14 et 45 jours d’âge, à un poids minimum de 45 kg. « Dans le respect de la loi Egalim, nous avons calculé le prix de revient d’un veau en intégrant toutes les charges, précise Sébastien Guédon. Les naisseurs recevront un bonus de 20 € pour les inciter à entrer dans la démarche. » Dans le contexte actuel du marché, un veau mâle devrait donc être vendu 120 € et un veau femelle 100 €. « Nous souhaitons afficher un prix tout en misant sur un veau à la fois conforme et sain » souligne Sébastien Augé.
Terrena bovins, qui gère le partenariat avec les producteurs, se fixe pour ambition de valoriser 1 500 veaux en phase de lancement (au minimum 15 veaux par élevage), et 5 000 d’ici cinq ans. « Avec le repli du cheptel laitier, il est utile d’organiser au mieux la production des veaux en amont pour l’ajuster aux besoins du marché » conclut Sébastien Clairand.
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