Pour mesurer la consanguinité au sein des races, on calcule généralement un coefficient de consanguinité. « Cela permet de définir le niveau d’apparenté entre les parents de la cohorte analysée » (ici les femelles nées entre 2019 et 2022), explique Stéphanie Minery, ingénieure variabilité génétique à l’Institut de l’élevage. En bref, on regarde la probabilité que les deux allèles d’un même gène soient identiques et hérités d’un même ancêtre. « Pour se repérer, un enfant issu de deux cousins germains affiche un coefficient de consanguinité de 6,25 %. Un accouplement entre des demi-frères et sœurs donne un niveau de consanguinité de 12,5 % », détaille la généticienne.
Lien de parenté entre les 2 parents | Coefficient de consanguinité du produit |
N’ayant aucun ancêtre commun | 0 % |
Ayant un seul arrière-grand-parent commun | 0,8 % |
Ayant un seul grand-parent commun | 3,125 % |
Cousins germains (2 grands-parents communs) | 6,25 % |
Double cousins germains (4 grands-parents communs) Demi frères-sœur (un seul parent commun) Oncle (tante)-nièce (neveu) | 12,5 % |
Pleins frères-sœurs (2 parents communs) Parents-descendant | 25 % |
Éviter les anomalies génétiques
Or, le danger de la consanguinité, « c’est qu’elle favorise la naissance d’individus homozygotes ». Si l’homozygotie est une manière de fixer des caractères, ce qui peut être recherché dans le cadre de la sélection raciale, elle favorise aussi l’apparition d’anomalies génétiques. Car bon nombre d’entre elles sont récessives. Les porteurs homozygotes d’une même mutation peuvent alors présenter une tare.
Moins de 3 % de consanguinité
Globalement, la consanguinité est faible au sein des différentes races allaitantes, détaille le rapport Varume de l’Institut de l’élevage. « Le coefficient est au maximum de 3 % pour la race Salers ». Cela revient à dire que les deux parents ont un grand-père commun. Pour les autres races, le niveau oscille entre 1 et 2 %. « C’est peu en comparaison avec les races laitières. Certaines tournent autour des 6 % », insiste Stéphanie Minery.
La Blonde et la Rouge des Prés connaissent également une légère progression du taux de consanguinité. « Les races sont passées respectivement de 1,5 à 2 %, et 1 à 2 %. La Gasconne présente également une augmentation, mais il est toujours plus difficile de trouver de la diversité sur les races à plus faible effectif ».
Même constat lorsque l’on se penche sur la proportion d’animaux ayant plus de 6,25 % de consanguinité. « Globalement, les races allaitantes sont plutôt épargnées ». Seule la Salers se démarque, avec 12,6 % des animaux dans cette catégorie. « C’est beaucoup, mais la race dispose de nombreux ancêtres efficaces. Il y a toujours moyen d’apporter de la diversité génétique ».
Beaucoup d’ancêtres efficaces
Car il ne faut pas mélanger consanguinité à l’échelle de l’individu, et diversité génétique au sein de la race. « Un animal peut être très consanguin (issu de deux cousins) et accouplé avec un autre animal qui a des gènes très différents ».
Interviennent alors les ancêtres efficaces, ou le nombre d’ancêtres qui ont contribué à transmettre une proportion significative de ses gènes à la population actuelle. « Plus il est important, plus cela veut dire que la race s’appuie sur un patrimoine génétique diversifié ». Et avec plus d’une centaine d’ancêtres efficaces, la race Salers n’est pas en reste.
« Si l’on compare avec les races laitières, les résultats sont bons ». La race Prim’Holstein compte une vingtaine d’ancêtres efficaces. Même constat en Abondance, Montbéliarde ou Normande. Les races à viande ont toutes au moins 40 ancêtres efficaces.
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