1e levier : préserver le potentiel de production
Les prairies pourront être soumises à rude épreuve par des aléas climatiques plus fréquents. Pour préserver leur potentiel de production, il faut donc être particulièrement vigilant sur l’impact de ses pratiques sur l’évolution de la flore. Par exemple, selon la date de fauche ou de pâturage, on va laisser ou non la possibilité à certaines espèces de monter en graines, donc de gagner en représentation. La fertilisation a aussi un impact sur l’équilibre des espèces, comme le sous ou le sur-pâturage.
2e levier : sécuriser les implantations
Le manque d’eau peut fortement pénaliser le démarrage d’une nouvelle prairie. On peut sécuriser l’implantation en la semant début octobre sous couvert d’un mélange céréalier, qui sera valorisé au printemps et permettra à la prairie de monter en production. Le semis sous couvert limitera aussi le salissement.
3e levier : diversifier la composition des prairies
Avoir de multiples espèces, 5 à 7 dont 2 ou 3 légumineuses, apporte de la robustesse à une prairie. Même avec des conditions climatiques variables, il y en aura toujours qui s’en sortiront et assureront le rendement. « Lors d’essais à Thorigné d’Anjou, nous avons comparé des prairies à flore multiple avec d’autres composées uniquement de RGA et trèfle. Les prairies à flore multiple ont produit 1,5 t MS/ha/an de plus et avec une moindre variation de rendement selon les années, partage Patrice Pierre. Si on met des variétés précoces, on peut encore maximiser le rendement, d’environ de 0,9 t MS, mais ça sera au détriment de la teneur en MAT. »
Il peut être judicieux de mettre des espèces à enracinement profond, comme la chicorée ou le plantain, pour augmenter la productivité estivale.
4e levier : faire des stocks sur pied
« Après une récolte entre la mi-mai et la mi-juin, débrayer une parcelle sans la faucher permet de garder quelque chose de pâturable, encourage Patrice Pierre. Les graminées perdront de la valeur mais ça pourra être compensé par une teneur suffisante en légumineuses ». Ce débrayage demande d’avoir suffisamment de surface, notamment des parcelles avec une bonne profondeur de sol pour qu’elles se maintiennent en état durant l’été.
5e levier : compléter par des intercultures estivales
Après une prairie ou un méteil récolté tôt, il est possible d’implanter une interculture pâturable, comme le sorgho multicoupe, le moha ou le teff grass.
6e levier : faire pâturer des luzernières en période estivale
Pour combler le manque de fourrages, il est possible de faire pâturer une luzernière en prenant quelques précautions : les luzernes doivent avoir au moins 5 semaines de repousse, les animaux auront pris auparavant un repas de graminées avant celui de luzerne, il ne faut pas faire pâturer en conditions humides.
7e levier : ne pas négliger le pâturage automnal
Au retour de la pluie, les prairies vont repartir. Tant qu’il n’y a pas de gelées, l’herbe pousse même si c’est avec une croissance faible. « La valorisation automnale peut apporter 1 à 2 t MS, chiffre Patrice Pierre. Ce qui n’est pas négligeable même s’il peut y avoir une variabilité importante entre les années. » Les valeurs alimentaires restent bonnes car ce sont des repousses feuillues. En respectant la portance, un dernier pâturage favorisera aussi la repousse en sortie d’hiver. Les espèces les plus adaptées au froid sont la fétuque des prés, la fléole et le ray-grass hybride.
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