Parfois, il faut savoir profiter du moment présent. C’est ce qu’a fait, en avril, l’association d’OP Sunlait à l’occasion de sa première assemblée générale. Elle fédère les douze OP Savencia. Elle mesure le chemin parcouru en cinq ans de contractualisation avec le groupe fromager qui a accepté de jouer le jeu. En 2012 : la création des organisations de producteurs et la signature d’un contrat-cadre qui leur reconnaît la capacité à gérer les volumes et à renégocier le prix du lait si elles le jugent trop bas. En 2016 : la constitution de l’AOP et son agrément par les pouvoirs publics en fin d’année. Ses représentants se sont formés à la négociation, ont créé un site internet, communiquent sur YouTube, Twitter et Facebook.
Ces cinq années ne sont que les premières pierres à la construction d’un rapport de force que Sunlait veut plus équilibré avec l’industriel. Face à la baisse du prix du lait des adhérents Sunlait de 26 €/1000 l en 2016 (notre observatoire), le doublement du résultat du groupe est là pour le rappeler. « Sans notre travail de négociation, la seule formule contractuelle aurait été appliquée pour le calcul du prix de base. Les producteurs auraient été payés, en moyenne, 16 € pour 1 000 litres de moins, dont 1,50 € pour les JA », souligne tout de même Vincent Leblond, vice-président de Sunlait. L’AOP vient aussi d’obtenir une revalorisation de 3,10 € des prix de base d’avril et mai, la reconduction du soutien JA et la création d’un soutien « récents investisseurs ».
Finaliser la nouvelle formule de calcul avant le 1er juillet
Elle veut plus. « Nous réclamons un prix de base moyen annuel de 350 €/1 000 litres. C’est le niveau qui correspond à une juste reconnaissance de la valeur de notre travail », affirme Denis Berranger, le président. Les discussions qui s’engagent pour une nouvelle formule de prix sont déterminantes. « Nous subissons trop la volatilité des marchés dans le calcul actuel. » Sunlait souhaite s’approcher du mix-produits de Savencia avec, par exemple, la création d’un indicateur fromage. Elle se dit favorable à l’indicateur de marge Milc, créé par Idèle, pour la prise en compte des coûts de production. Leur évolution s’appliquera sur un prix de référence voulu, bien évidemment aussi élevé que possible. L’industriel, lui, préfère une formule plus réactive et attachée à son environnement concurrentiel français et européen. En sortiront-ils chacun gagnant ? Réponse fin juin.
Claire Hue
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