MODIFIER LES HORAIRES DE TRAITE POUR GAGNER EN SOUPLESSE

Ce changement d'organisation n'a pas non plus d'incidence sur la composition du lait et les taux cellulaires.© WATIER VISUE
Ce changement d'organisation n'a pas non plus d'incidence sur la composition du lait et les taux cellulaires.© WATIER VISUE (©)

On peut réduire l'intervalle entre deux traites à cinq heures et demie sans pénaliser la production. Une certitude depuis une dizaine d'années, mais peu intégrée dans les élevages alors qu'elle permet de diminuer le poids de l'astreinte.

LES VACHES SONT PLUS SOUPLES QUE NE LE PENSENT LES ÉLEVEURS. Elles supportent sans broncher des intervalles de traite variant entre cinq heures et demie et onze heures. Ces constats ne sont pas nouveaux. Ils ont été confirmés il y a dix ans par une étude réalisée par les équipes de l'Inra et l'Enita de Clermont-Ferrand-Theix (Puy-de-Dôme). Les travaux ont montré que la production laitière n'était affectée que de 5 % en cas de réduction de l'intervalle à cinq heures trente (voir encadré).La composition du lait n'est pas modifiée non plus, y compris en ce qui concerne les taux cellulaires. Seul bémol, les vaches en début de lactation (jusqu'à cinquante jours) sont plus sensibles et voient leur production baisser de 10 %.

DES HORAIRES PLUS AGRÉABLES POUR LES SALARIÉS

Alors que l'organisation du travail devient une préoccupation majeure des éleveurs laitiers, rares sont ceux qui jouent sur les intervalles de traite pour gagner en souplesse. Une enquête réalisée auprès de 5 800 élevages bretons, en 2014, l'a montré. Plus de 50 % des éleveurs débutent la traite entre 7 et 8 heures, puis entre 17 et 18 heures. Ils sont plus de 70 % à respecter un intervalle compris entre dix et onze heures.

D'après cette enquête, seulement 68 de ces élevages (soit à peine plus de 1 %) ont adopté des intervalles dits courts, soit inférieurs ou égaux à neuf heures. Ces pratiques conduisent inévitablement à rallonger les journées, au détriment de la vie de famille le plus souvent. Cette situation complique également l'embauche de salariés à temps partiel pour la traite. L'emprise sur le temps familial décourage les candidats.

L'enquête s'est poursuivie sous la forme d'entretiens téléphoniques avec 18 des éleveurs ayant adopté des intervalles de traite assez courts. Ces élevages se trouvent dans la moyenne de la région en taille : 66 vaches, 84 ha et 2,1 UTH.

Il s'avère que pour 17 de ces élevages, le raccourcissement des intervalles de traite visait à se rendre plus disponible pour la famille ou pour d'autres activités. Trois cherchaient à proposer des horaires plus confortables pour des salariés. Les deux tiers d'entre eux ont adopté ce type d'horaires au quotidien. Pour les autres, il existe des variations d'un jour à l'autre. Certains changent d'horaires uniquement pour le week-end. Ceux qui ont hésité avant de franchir le pas craignaient avant tout un impact négatif sur la santé des mamelles ou le bien-être des vaches. Ces freins sont encore bien présents dans la tête de tous ceux qui n'osent pas jouer sur ce critère pour diminuer le poids de l'astreinte.

UN NOUVEAU TEST DÉBUTE À TRÉVAREZ

Un nouvel essai va commencer sur ce thème à la station expérimentale des chambres d'agriculture de Bretagne à Trévarez (Finistère). Il s'agit de comparer un lot de vaches traites avec un intervalle de dix heures à un autre raccourci à six heures et demie. Cette expérimentation a débuté fin novembre et durera trois mois. L'objectif est de confirmer les conclusions de l'Inra. Car les travaux conduits sur ce thème sont rares. Des résultats similaires obtenus sur une ferme expérimentale bretonne pourraient donc renforcer la confiance des éleveurs qui hésitent à se lancer. Ces résultats seront connus courant 2016.

PASCALE LE CANN

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

« L’IA ne remplace pas notre métier, elle le facilite »

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