« LA VENUE DU GÉOBIOLOGUE A AMÉ LIORÉ L'ÉTAT DU TROUPEAU »

« On a beau être cartésien, il faut reconnaître ce que l'on voit », déclare Alexandre. Depuis le passage du géobiologue, son troupeau se porte mieux. Le spécialiste des énergies telluriques a neutralisé les champs magnétiques induits par des cours d'eau passant sous le bâtiment. PHOTOS A.B.
« On a beau être cartésien, il faut reconnaître ce que l'on voit », déclare Alexandre. Depuis le passage du géobiologue, son troupeau se porte mieux. Le spécialiste des énergies telluriques a neutralisé les champs magnétiques induits par des cours d'eau passant sous le bâtiment. PHOTOS A.B. (©)

Depuis l'intervention d'un géobiologue dans l'élevage, la santé des vaches hautes productrices s'est bien améliorée. Mais la situation reste instable.

EN 1999, DANS LE CADRE DE LA MISE AUX NORMES, le Gaec Le Mont, à Paladru (Isère), a engagé la construction d'une stabulation à logettes de 64 places avec une fosse et une fumière couverte. Celle-ci a été implantée sur une colline, à 500 m de l'ancienne étable à logettes paillées, qui abritait alors les 65 laitières à 9 000 kg de lait. Les vaches conduites en zéro pâturage sont entrées en avril 2001 dans le nouveau bâtiment. « Les premiers mois, nous étions ravis, se souvient Alexandre Guttin, l'un des associés chargé de l'atelier lait. Mais, progressivement, les choses se sont gâtées. Les taux cellulaires, inférieurs jusqu'alors à 150 000 leucocytes par millilitre, ont commencé à monter. La situation s'est véritablement dégradée après 2003. Cette année-là, nous avons regroupé notre troupeau avec celui d'un voisin qui arrêtait son activité. »

« ENTRE FIN 2003 ET 2005, NOUS AVONS PERDU 42 VACHES ! »

« Parmi la trentaine de nouvelles vaches, certaines avaient des problèmes de pieds. Mais à l'époque, nous n'y prêtions pas autant attention qu'aujourd'hui. Et puis nous pensions régler le problème avec le renouvellement qui arrivait. Nous avions en effet des super-génisses. Malheureusement, après leur vêlage, celles-ci ont fait de grosses métrites et des infections de matrices. Les antibiotiques n'agissaient pas et les problèmes de pieds s'accentuaient. En trois semaines, les primipares dépérissaient et finissaient en septicémie. En une seule journée, trois ont dû être euthanasiées ! Entre fin 2003 et 2005, nous avons perdu 42 vaches ! Le niveau de production a chuté à 7 000 kg. Dans l'ancien bâtiment, nous produisions 480 000 l avec 50 vaches. Dans le nouveau, avec 70 laitières dont 60 traites en permanence, nous arrivions tout juste à les faire. »

Pour comprendre ce qui se passait, des experts en alimentation et bâtiment ont été sollicités. « Nous nous sommes rendu compte que des erreurs avaient été faites. Mal conçues, les logettes étaient inconfortables : quand elles se levaient, les vaches se heurtaient à des poteaux. En 2007, le bâtiment a été agrandi de 800 m2 et sa capacité est passée de 60 à 100 places. Nous avons supprimé les logettes et opté pour l'aire paillée. Sur l'aire raclée, des tapis de caoutchouc ont été posés pour améliorer le confort des pattes. Mais cela n'a pas réglé les problèmes : avec 10 m2 d'aire paillée par vache, nous pouvions encore avoir dix ou quinze mammites en dix jours. »

Un peu en désespoir de cause, les éleveurs se sont résolus à contacter un géobiologue. Celui-ci a contrôlé toutes les prises de terre. Avec sa baguette, il a constaté que cinq cours d'eau traversaient le bâtiment. Le géobiologue a neutralisé les champs magnétiques induits par les cours d'eau en plantant des piquets de châtaignier en amont et à l'extérieur du bâtiment. Pour neutraliser une cheminée cosmotellurique,

un médaillon a été déposé dans un trou creusé au centre d'un box de vêlage.

« LE MOINDRE FAUX PAS EST FATAL AVEC DES HAUTES PRODUCTRICES »

Peu à peu, les problèmes de métrites ont commencé à disparaître. Le niveau cellulaire a baissé, passant de 350 000 à 275 000 leucocytes par millilitre. « On a beau être cartésien, il faut reconnaître ce que l'on voit, note Alexandre. Depuis un an et demi, les 100 places du bâtiment sont remplies et nous sommes à plus de 10 000 kg de lait par vache. C'est un niveau de production élevé et indispensable pour sortir quatre revenus. Notre objectif aujourd'hui est de stabiliser le nombre de vaches et de veiller à respecter la capacité du bâtiment. Avec des vaches hautes productrices, le moindre faux pas est fatal », déclare Alexandre Guttin.

Parallèlement à l'intervention du géobiologue, l'alimentation a été revue. « Nous n'utilisons plus de produits sophistiqués. La ration mélangée se compose de fourrages (25 à 28 kg de maïs ensilage, 10 kg d'ensilage de luzerne et 2 kg de foin de luzerne), de maïs grain humide (2 kg), de tourteaux de colza (4,5 kg), de sel (50 g) et d'urée (60 g). La complémentation individuelle se fait au cornadis à la casserole avec du corn gluten déshydraté. » Une plus grande attention est également apportée aux pieds des vaches. Un pareur passe dans l'élevage tous les deux mois.

Même si les choses semblent rentrées dans l'ordre, la situation n'est pas tout à fait stabilisée. « Pendant un mois, les conditions de traite sont excellentes et puis, brutalement, pendant dix à quinze jours, les vaches ne veulent pas rentrer dans la salle de traite. Il peut aussi y avoir une série de mammites a priori banales, mais qui ne guérissent pas ou mettent plus longtemps à guérir. On se demande si le germe a muté. En fait, c'est toujours le même. »

Sur ces questions de courants parasites, le Gaec se sent démuni. « Plusieurs antennes relais ont été implantées autour du bâtiment, observe Alexandre. Récupère-t-on les ondes de temps en temps ? Qui contacter, comment s'informer ? Motiver les opérateurs téléphoniques et EDF à nous accompagner n'est pas facile. Les faire bouger gratuitement n'est pas évident. »

« NOUS ÉTIONS TOUJOURS SUR LE QUI-VIVE »

Les dernières années ont été difficiles à vivre pour les éleveurs. « Élever des génisses pendant deux ans et demi et devoir les euthanasier, c'est raide !, souligne Alexandre Guttin. Nous avons eu des moments de doute où nous avons remis en cause nos compétences d'éleveurs. Nous sentions notre troupeau qui allait mal, et nous arrivions à en être mal nous-mêmes. Économiquement, nous étions toujours sur le qui-vive. » Le fait d'être plusieurs a beaucoup aidé. « Nous nous soutenons, nous nous écoutons. Le vétérinaire de l'exploitation nous a bien suivis. La volonté de s'en sortir, de ne pas baisser les bras et de continuer à aller de l'avant nous a portés. »

ANNE BRÉHIER

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

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« L’IA ne remplace pas notre métier, elle le facilite »

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