Petit paysan, réalisé par Hubert Charuel et sorti le 30 août 2017 au cinéma, est un film sincère et touchant sur les réalités du métier d’éleveur laitier. L’avis de la rédaction de Web-agri :
Q uelle surprise d’entendre parler de "mammite colibacillaire", de "contrôle laitier" ou de "robot de traite" assis sur son siège de cinéma ! Petit paysan fait partie de ces films inclassables, sur des thèmes a priori pas très vendeurs et pourtant qui trouvent leur public, plus nombreux que l’on pourrait le croire puisqu’il fait déjà 230 000 entrées en deux semaines.
Pour son premier film, Hubert Charuel, fils d’agriculteur, a choisi comme décor la ferme familiale avec sa salle de traite hors d’âge, plus vraie que nature ! Et l’on y croit de suite. Pierre, l’acteur principal superbement incarné par Swann Arlaud et sa sœur vétérinaire (Sara Giraudeau) connaissent les gestes, les termes, ils sont dans le vrai. Ce réalisme donne à cette histoire une allure de documentaire sur la santé animale, sans fausses notes sur le plan technique (mis à part une scène où Pierre transporte une vache morte dans le godet d’un petit tracteur fourche... qui paraît peu réalisable !) Quiconque comprend alors l’amour de l’élevage et l’attention constante qu’un éleveur porte jour et nuit à ses vaches, sans pour autant verser dans le larmoyant ou le pathos lorsque le virus - aux faux airs d’ESB - vient emporter l’une de ses vaches.
Côté "thriller dramatique", on regrette que le scénario s'essouffle un peu au court du film. Il divague dans diverses directions pour exploiter les différentes ficelles offertes par le milieu agricole. Pierre est un agriculteur jeune, connecté à Youtube et ses vidéos conspirationnistes. Il est entouré de ses amis d’enfance qui reflètent bien le monde rural d’aujourd’hui. On s’aperçoit de la diversité des jeunes agriculteurs, et même de leurs difficultés à trouver l’âme sœur en tant qu'éleveurs. Avec ses 25 Prim’holsteins hautes productrices, Pierre travaille dur dans la petite exploitation héritée de ses parents. Parents qui semblent d’ailleurs avoir du mal à laisser totalement les rênes de l’exploitation à leur enfant…
A travers cette réalisation très juste et réaliste, qui ne se veut pas être un reportage à charge contre l’élevage moderne ou le système sanitaire, ce film a aussi le mérite de montrer au grand public que les agriculteurs sont soumis à des règles, qu’ils ne peuvent pas faire n’importe quoi en termes de traçabilité des animaux et de contrôle sanitaire par exemple. Le choix du titre Petit paysan reste une intrigue, puisque le sujet du film ne porte ni sur la paysannerie, ni sur le misérabilisme d’une agriculture de taille très modeste. Néanmoins on peut saluer le choix de ne pas traiter des problèmes économiques dont souffre l’agriculture actuellement, offrant ainsi un petit bol d’air pour les spectateurs dont c’est la préoccupation quotidienne.
Bref, du cinéma français original et sincère sur notre thème préféré, à ne pas manquer pour tous ceux qui aiment les bêtes.
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