Avec 35 % des surfaces récoltées à ce jour, Franck Camet-Lassalle d’Euralis dresse un premier point sur la collecte de maïs grain 2025, marquée par une longue période de semis et des épisodes de sécheresse.
Au 2 octobre, le rendement moyen de la récolte de maïs grain 2025 s’annonce historiquement bas, en dessous des 80 q/ha, pour la coopérative Euralis, installée dans le Sud-Ouest.
De 30 à 140 q/ha selon la période de semis et le type de parcelles
« Si la moitié de la sole a été semée au 10 avril, date record en termes de précocité et porteuse de bons espoirs pour la campagne, la suite des chantiers a été fortement perturbée par les pluies pendant plus d’un mois et demi », indique Franck Camet-Lassalle, responsable grands comptes à la direction des marchés céréales du pôle agricole d'Euralis.
En découle une collecte, elle aussi, étalée : « 35 % des surfaces sont récoltés à ce jour et le reste devrait l’être d’ici la fin octobre ». L’expert annonce une très forte hétérogénéité de résultats, pouvant aller de 30 à 140 q/ha, selon les dates de semis et le type de parcelles, irriguées ou non.
En effet, « si les premiers semis ont profité de bonnes conditions, les prévisions sont moins bonnes pour les semis tardifs, réalisés jusque fin mai-début juin. Après les pluies à répétition au printemps, les précipitations ont été rares du 2 juin au 20 août dans beaucoup de secteurs. Les cultures se sont développées mais avec des stress hydriques dus au manque d’eau et aux coups de chaud (fin juin et début août), quasiment sur tous les territoires suivis par la coopérative ».
Une rentabilité très décevante
De plus, la rentabilité s’annonce très décevante pour les agriculteurs cette campagne, avec un prix qui avoisine les 160 €/t. En cause : « une économie mondiale chahutée et de très bonnes récoltes au niveau mondial (Brésil, Ukraine, États-Unis…). La récolte au pays de l’Oncle Sam devrait atteindre les 430 Mt (contre 360-380 Mt habituellement), grâce à un rendement moyen record estimé à 118 q/ha, pour une sole à dominante non irriguée ».
Franck Camet-Lassalle rappelle aussi : « il y a 10 ans, le Brésil et l’Argentine produisaient, à eux deux, 90 Mt de maïs, aujourd’hui cela tourne plutôt autour des 180 Mt. Ce qu’on ne produit pas ici, on va l’importer ailleurs. L’Europe consomme environ 80 Mt, alors qu’elle n’en produit que 60 Mt chaque année. Et la production devrait même avoisiner les 55 Mt en 2025, avec des rendements en baisse. ».
« Le contexte économique des producteurs français de blé et de maïs grain est aujourd’hui très compliqué. 80 % n'ont pas encore vendu leur blé 2025 compte tenu des prix au plus bas, observe le responsable. Dans ce contexte, le blé rentre dans la formulation des aliments du bétail, au détriment du maïs et cela crée une spirale négative. »
« Les prix payés aux producteurs sont situés actuellement en dessous de la moyenne pratiquée sur la période 2014-2020, historiquement mauvaise. Et il faut ajouter à cela, la hausse des coûts des semences, des engrais et des produits phytosanitaires. »
« Dans cette période, la coopérative Euralis entend accompagner au mieux les agriculteurs, avec des cultures à valeur ajoutée comme le maïs waxy (+ 300 €/ha par rapport au maïs grain) ou le maïs doux (entre 500 et 1 000 €/ha). Nous poursuivons aussi nos recherches sur l’agriculture régénératrice et les couverts végétaux, c’est notre rôle », assure Franck Camet-Lassalle.
« Pour sécuriser la qualité du grain, nous avons également adapté le barème de séchage, afin de favoriser des récoltes précoces. Depuis l’année dernière, la coopérative propose un forfait de tarif de séchage identique pour les producteurs entre 20 et 30 % d’humidité du grain. L’objectif est de limiter le développement des mycotoxines et notamment des aflatoxines. »
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