Maîtriser ses résultats de reproduction contribue largement aux bons résultats économiques de l’exploitation. Au-delà des fondamentaux (alimentation, logement, suivi sanitaire du troupeau), deux facteurs clés entrent en jeu : la réduction de l’intervalle vêlage-vêlage des vaches et/ou l’âge au premier vêlage des génisses. Mais comment procéder ?
Elaborée par le laboratoire Ceva santé animale, la méthode GAR, pour Gestion Active de la Reproduction, cible ces deux leviers pour améliorer les performances de reproduction du troupeau. Le principe est simple : la fixation de seuils et la planification en conséquence. Accompagné par un technicien ou en autonomie, l’éleveur, une fois par mois, identifie les animaux en retard, ceux qui devraient déjà être inséminés ou gestants, puis met en place un protocole de synchronisation des chaleurs pour les bêtes concernées.
Régis Rigal, un des cinq associés du Gaec de Groucezet dans le Lot, témoigne de sa satisfaction de la méthode appliquée à son troupeau de 115 laitières en race Holstein : « La GAR s’est bien intégrée dans notre système car on utilisait déjà des spirales pour la synchronisation quand les animaux prenaient du retard ou qu’on voyait les vaches vides à l’écho. Aujourd’hui on a vraiment poussé les choses : on réagit tout de suite pour ne laisser trainer personne. »
Tous les 20 à 40 jours, l’inséminateur se rend sur la ferme. « Il fait les échos et nous indique quels animaux ont pris du retard pour bien suivre le protocole, poursuit l’éleveur. On sait que même si on loupe des chaleurs, ce sera possible de les rattraper par le protocole. C’est moins de stress. » L’application de la méthode a permis au Gaec de Groucezet de passer d’un IVV moyen de 433 jours à 409. Économie réalisée : 5 300 €.
Une réglette pour fixer les seuils à ne pas dépasser
Dans le département voisin du Cantal, Julien Lissac s’est lui aussi adjoint les services de son inséminateur, Cyril Noyer, pour mettre en place la GAR. Ce dernier explique sa manière de procéder. Après avoir fixé avec l’éleveur un objectif d’IVV sur la réglette fournie par Ceva, celle-ci fait apparaître mécaniquement trois informations : un premier créneau d’insémination sur chaleurs naturelles, l’âge moyen à l’IA fécondante et le seuil d'intervention sur les femelles en retard, généralement 90 jours après vêlage pour une vache.
« Nous sommes partis sur un IVV de 400 jours, ce qui signifie qu’aujourd’hui il faudrait qu’on ait une IA fécondante à un optimum de 120 jours, détaille Cyril Noyer. En suivant le protocole, nous avons donc commencé à synchroniser toutes les femelles qui n’avaient pas été vues en chaleurs entre 80 et 90 jours pour se laisser cette marge. »
En un an, 7 mois de moins au premier vêlage
Pour les génisses, l’éleveur et son inséminateur ont utilisé une seconde réglette pour atteindre un âge au premier vêlage à 28 mois. « En la faisant coulisser jusqu’à l’objectif, on voit que l’IA fécondante tombe à 19 mois, avec une plage d’IA sur chaleurs naturelles entre 16 et 19 mois maximum, et une synchronisation à l’aide de spirales lorsque ce seuil est dépassé. »
Conséquence : sur cet élevage où les génisses ne mettaient bas qu’assez tardivement, l’éleveur a pu abaisser l’âge moyen au premier vêlage de 7 mois en un an grâce à la GAR, et réaliser ainsi 2 500 € d’économie. Du côté des vaches, l’IVV est quant à lui passé de 435 à 381 jours, soit une économie de 6 700 €.
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