Réduire l’intervalle vêlage-vêlage est un objectif souvent mis en avant pour améliorer les performances laitières. « Selon les situations, les gains peuvent aller de 10 à 40 € par vache pour 10 jours d’IVV en moins », affirme Fabrice Bidan, chef de projet reproduction des ruminants à l’Institut de l’Élevage. Avancer l’âge au premier vêlage des génisses augmente la production de lait par jour de vie. Alors, où en êtes-vous sur votre élevage ?
L’efficacité de la reproduction a un impact direct sur les performances économiques des élevages laitiers. Dans les troupeaux français, les situations sont très diverses : la reproduction est très bien maîtrisée dans certains élevages… et beaucoup moins ailleurs. Qu’en est-il chez vous ? Quelles sont les indicateurs qui permettent de vous situer, et surtout, que faire lorsque les résultats ne sont pas au rendez-vous ?
Pour Fabrice Bidan, chef de projet reproduction des ruminants à l’Idele, « il n’y a pas de modèle unique, mais l’IVV reste l’indicateur le plus synthétique de la gestion de la reproduction pour les animaux adultes ». L’intervalle vêlage-vêlage (IVV) est, en effet, l’illustration de la fécondité d’une vache ou, en moyenne, d’un troupeau. Concrètement, il s’agit de l’écart, en jours, qui sépare deux vêlages.
Des méthodes de gestion active de la reproduction
« Un IVV trop long, c’est avant tout un IVV qui dépasse les objectifs qu’on s’est fixé, reprend Fabrice Bidan. Si l’éleveur investit des moyens en alimentation, en détection, en traitement hormonaux et que la réussite ne suit pas, il faut s’interroger et chercher quels leviers peuvent être actionnés. Lorsque l’IVV est subi, chaque jour en trop est synonyme de manque à gagner. »
Le confort du logement, la surveillance des chaleurs ou le suivi de gestation améliorent généralement sensiblement la fécondité. « Dans certaines situations, on peut aussi mettre en place des méthodes de gestion active de la reproduction, ajoute l’expert de l’Idele. Il faut se fixer des objectifs et quand les seuils sont dépassés, appliquer des mesures correctives sur certains animaux, comme le groupage des chaleurs. »
Les nouvelles technologies et méthodes de suivi des animaux aideront, dans ce cas, l’éleveur à s’atteler à l’amélioration de ses performances de reproduction, sans se surcharger mentalement.
La mise en œuvre de ces bonnes pratiques peut aussi contribuer à réduire l’IVV. Objectif : revenir plus rapidement au pic de lactation pour accroître la production laitière. Une démarche pour laquelle les bénéfices économiques sont avérés. « Selon les situations, le projet Reproscope(*) a mis en avant des gains allant de 10 à 40 € par vache pour 10 jours d’IVV moyen troupeau en moins », souligne Fabrice Bidan.
Vêlage précoce : des bénéfices multiples
Autre moyen de gagner du lait par jour de vie, diminuer l’âge au premier vêlage. Les bénéfices sont multiples : faire vêler entre 24 et 30 mois limite l'effectif de génisses pour un taux de renouvellement identique, tout en réduisant les besoins fourragers. « Les principaux essais réalisés sur des mises à la reproduction précoces ne montrent pas de conséquences négatives sur le reste de la carrière, conclut Fabrice Bidan. » Selon l’Idele, la diminution de l’âge au premier vêlage a aussi un effet positif sur l’empreinte carbone des élevages, qui est abaissée de 2 à 9 %, sans pour autant affecter le résultat économique. Au contraire, l’impact économique se révèle neutre, voire bénéfique en fonction des situations : achat de concentrés pour les génisses a minima compensé par la vente de fourrages, conversion de surfaces en cultures de ventes… (Source : idele.fr/detail-article/optimiser-la-conduite-de-mon-troupeau#Titre2)
Dans tous les cas, mathématiquement, la diminution de l’âge au premier vêlage réduit le nombre de génisses présentes sur l’exploitation. Par exemple, pour un élevage de 100 vaches avec un taux de réforme de 30 %, le passage d’un âge au 1er vêlage de 30 à 24 mois réduit le nombre de génisses présentes de 83 à 66. (Cf tableau ci-dessous)
Tableau indiquant, pour un troupeau de 100 vaches, le nombre de génisses présentes au même moment dans un élevage en fonction du taux de réforme et de l’âge moyen au premier vêlage.
Reproscope est une base de données compilées par l’Institut de l’élevage, Eliance et ONIRIS-INRAE. Gratuit, cet outil en ligne permet de comparer ses performances avec les chiffres d’élevages similaires. Reproscope permet de se situer, d’évaluer des marges de progrès et d’estimer l’impact économique d’une évolution des performances.
Les repères en reproduction des vaches laitières :
Système : Productivité laitière élevée
Système : économe
Vêlages groupés
Intervalle Vêlage-IA1
50 – 100 j
50 – 80 j
IA sur 2ème chaleur
Intervalle Vêlage-IAf
85 – 140 j
85 – 100 j
80 – 90 j
En élevage laitier, on considère en général 400 jours d’IVV comme le chiffre à ne pas dépasser.
DISENHAUS, B. GRIMARD, G. TROU, L. DELABY, De la vache au système : s'adapter aux différents objectifs de reproduction en élevage laitier ? Renc. Rech. Ruminants, 2005, 12
CEVA
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