La résurgence de la grippe aviaire dans le Sud-Ouest après un mois et demi d'accalmie est « inattendue et incompréhensible », a déclaré vendredi l'interprofession du foie gras, confrontée à une multiplication des foyers malgré une période de l'année jugée moins à risque. (Article mis à jour à 21h)
Marie-Pierre Pé, directrice générale de l'interprofession du foie gras dans le Sud-Ouest (Cifog), parle même d'un « effet de surprise » alors que la France avait abaissé fin avril le niveau de risque de grippe aviaire d'« élevé » à « modéré ».
« Depuis le 4 mai, 21 foyers en élevage ont été recensés, principalement de canards, dont 17 le Gers et 4 dans les Landes », a rapporté vendredi le ministère de l'agriculture dans un communiqué. Le dernier cas en élevage remontait au 14 mars. A chaque fois, les volailles sont abattues. Les autorités ont en outre décidé d'euthanasier préventivement les palmipèdes dans un rayon de 10 km autour des nouveaux foyers « pour diminuer la densité et limiter ainsi la diffusion entre élevages », a précisé le ministère. Les déplacements de volailles sont interdits dans ce périmètre. Les dépistages seront « réguliers » dans un périmètre élargi (jusqu'à 20 km du foyer). Il sera aussi interdit d'accueillir de nouveaux canards dans ce périmètre.
« C'est la consternation générale », a réagi Sylvie Colas, représentante de la Confédération paysanne dans le Gers, qui parle même de 17 élevages concernés dans son département. « On n'avait jamais eu de la grippe aviaire en mai, normalement c'est en hiver », a-t-elle déploré. « Les élevages sont pleins. Avec la mauvaise année 2022, les producteurs de canard veulent faire du stock. »
Outre les mesures prises par l'État, le Cifog a décrété l'arrêt de tout mouvement d'animaux dans les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, le Gers et les Hautes-Pyrénées, « a minima jusqu'à mercredi », a précisé Marie-Pierre Pé à l'AFP. Soit aucune entrée de canetons dans les exploitations, pas de mise en gavage et l'arrêt des flux avec d'autres départements.
La directrice du Cifog salue la « réactivité » de l'État et des professionnels, désormais rompus à ces situations, mais souligne tout de même le « découragement », « notamment de certains producteurs du Gers, dans un bassin déjà touché en décembre ». Elle note que deux tiers des foyers sont apparus « en intérieur » et évoque un « risque probable », celui de la « présence d'oiseaux locaux qui pourraient être vecteurs ».
Dans son rapport mensuel, l'agence sanitaire européenne Efsa a confirmé vendredi une décrue du nombre de foyers parmi les volailles en mars et avril en Europe, mais souligné que les mouettes continuaient à être « lourdement affectées par le virus ».
Depuis le début de l'épizootie à l'automne dernier, 6 millions de volailles ont été abattues en France, après l'abattage de 22 millions de volailles en 2021-2022.
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