Fraîchement installés dans le sud du Jura, Benjamin Delesalle et son épouse ont fait évoluer le système de pâturage de leur exploitation pour maximiser la production de lait à l'herbe.
Au Gaec de la Ch'tite famille, on sait d'où viennent les éleveurs ! Originaires du Nord, Benjamin et Emeline Delesalle ont récemment repris une exploitation jurassienne de 130 ha dans le sud du département (300 à 500 m d'altitude). Avec 45 vaches laitières montbéliardes, ils produisent du lait pour la filière Comté (280 000 l).
Ils disposent d'une cinquantaine d'hectares d'herbe accessibles. Benjamin explique : « On s'est installés en janvier 2021 et notre première année de pâturage a été plutôt favorable vu les conditions climatiques. Ne connaissant pas trop les fonds de terre et la productivité de l'herbe, on a conduit les vaches au fil avant. Au printemps, on a eu besoin de 30-35 ha d'herbe, puis on a pu faire une première coupe de foin sur 10 ha et à l'automne également. En fin de saison, on a fait tourner les vaches sur les 50 ha. »
Gérer l'hétérogénéité de pousse de l'herbe
« Le système tel quel fonctionnait bien, mais on voulait quand même l'améliorer car il y a une certaine hétérogénéité entre les parcelles : on a des pentes séchantes et des fonds humides. Et le déplacement du fil tous les matins est assez chronophage. Même chose pour le transport de l'eau. »
« À l'école, j'ai appris qu'il était permis de produire 22 kg de lait/VL grâce à l'herbe de printemps, c'est ce qui est le plus économique. Et la laiterie nous y incite car elle attribue une prime sur la production de lait au pâturage. On s'est donc intéressé au pâturage tournant dynamique. »
Découper le pâturage en parcelles de jour et de nuit
Le couple a alors redécoupé ses parcelles pour faire des paddocks d'1 ha à 1,3 ha de façon à couvrir 3 repas la journée et 3 repas la nuit. Le dimensionnement permet aussi un temps de retour de l'ordre de 21 jours voire plus pour certaines parcelles. « Cela nous assurera un peu d'avance en cas de période plus sèche, et limitera aussi les quantités de concentrés dans la ration. » Les vaches étant sorties depuis la mi-mars, Benjamin fera un bilan en fin de saison mais il remarque déjà que « la consommation de foin à l'auge a diminué et les vaches ont pris 2 à 3 kg de lait. »
Conseillère à EvaJura, Lucie Blanc a accompagné les éleveurs dans la conception du parcellaire. Elle explique : « On a fait en fonction des potentiels des différentes prairies. On a distingué les zones humides des coteaux : on n'a pas un paddock qui a les deux aspects. Et on a des parcelles de nuit (sur les parties séchantes) et de jour (dans les coins humides). Sachant que 60 % de la ration est consommée la journée, on a adapté les tailles en fonction de ça aussi. »
Pour déterminer la taille des paddocks, Lucie n'utilise pas le repère breton d'1 are/VL/j : « Dans notre région, je pars plutôt sur 1,3 - 1,4 are car on gagne un peu plus en souplesse. Et il faut aussi prendre en compte ce que l'éleveur souhaite distribuer à l'auge. »
Retrouvez ses explications dans le dernier épisode du podcast Radio prairie :
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