
Certaines plantes contiennent ou accumulent diverses substances chimiques toxiques pour les ruminants amenés à les consommer lorsque l’herbe se raréfie. Consommés en excès ou au mauvais stade certains fourrages comme les sorghos, choux, colzas, trèfles peuvent aussi provoquer des troubles graves. D’autres plantes peuvent provoquer des réactions de photosensibilité au soleil, ou même causer des blessures physiques sur la peau de l’animal. Soyez vigilants et faites le tour de vos pâturages pour repérer les éventuelles plantes toxiques dont voici la liste et leurs effets sur les bovins.
Les effets d'un empoisonnement des vaches par certaines plantes peuvent aller d'irritations mineures ou de pertes légères de performance, jusqu’à des problèmes plus sérieux voire la mort de l'animal. Avec la sécheresse et le manque d’herbe dans les pâturages, les bovins peuvent être amenés à se reporter sur ces plantes toxiques.
Plantes toxiques | Organes toxiques | Aliment contaminé | % maximum tolérable | Troubles Observations |
If (Taxus baccata | Ingestion de baies sur l’arbre ou de branches au sol après taille de haies | dose toxique 0,5 kg | Mort souvent très rapide, troubles digestifs (coliques), cardiaques (pouls filant) et nerveux (coma). | |
Laurier cerise Buis, thuya | Idem à l’if |
| Asphyxie, respiratoire rapide, coma et mort parfois rapide. | |
Fougère aigle (Pteridium aquilinum) | Ingestion de fougères fraîches (période de disette) ou sèches dans le foin, ou comme litière (nécessité d’ingestions répétées) |
| Cystite hémorragique chronique, hémorragies et anémie. | |
Glands (Quercus sp.) | Ingestion répétée (10j) de glands en période de disette, après grands vents (glands tombés au sol) |
| Anorexie, inrumination, constipation puis diarrhée noirâtre et nauséabonde, parfois avec du sang, émission douloureuse d’une urine sombre. En fin d’évolution, parfois tremblements et convulsions ou coma. | |
Mercuriale (Mercurialis annua/ M . perennis) | Pâture mal entretenue (repousses de champs cultivés) ou contamination des ensilages le plus souvent |
| Sang dans le lait puis dans les urines, anorexie, abattement, coliques, légère constipation, anémie, douleur à l’émission d’urine. L’évolution peut se faire progressivement vers la mort en 8 à 10 jours. | |
Oenanthe (Oenanthe crocata) | Ingestion de la partie souterraine après curage des fossés ou terrassement (surtout ouest de la France) | (dose toxique : 0,5 kg) | Mort très rapide, avec coliques et convulsions ; parfois paralysie du train postérieur. | |
Renoncules | Toute la plante |
| Empoisonnements rares : pas consommées par les animaux, toxicité faible, seules les plantes fraîches sont toxiques. | |
Grande ciguë | Toute la plante. |
| Empoisonnements rares : mauvaise odeur, seules les plantes fraîches sont toxiques. | |
Digitale pourpre | Toute la plante, surtout les feuilles |
| Empoisonnements très rares. | |
Mercuriale annuelle | Toute la plante, surtout lors de la maturation des fruits en fin d'été | Intoxications possibles, même avec des plantes séchées ou ensilées. | ||
Repousses Sorgho | Jeunes repousses | Dose toxique : 1 kg feuilles | Si consommation massive de sorgho ou de repousses jeunes. |
Les intoxications par les fourrages
Plantes toxiques | Organes toxiques | Aliment contaminé | % maximum tolérable | Troubles, observations |
Galéga officinal ou sainfoin d’espagne | Parties aériennes en période de floraison et de fructification
| Foin : plante fraîche peu appétente
| Dose mortelle : 4-5 kg en 1 fois Un fourrage contenant 10 % de galéga peut être très dangereux | Respiration difficile et ronflante, œdème pulmonaire, mort en 1 à 12 heures.
|
Séneçon jacobée | Toute la plante | Ensilage | Intoxications rares, par ingestion de fourrages conservés en ensilage (plante en vert peu consommée). | |
Colchique d'automne | Toute la plante. | Foin | Dose mortelle : 1 kg de plantes sèches | Salivation, yeux enfoncés, abattement, diarrhée, coliques violentes, arrêt de la production lactée, paralysie. |
Prêle | En général dans des prairies très dégradées | Foin | L’intoxication peut survenir après une consommation de foin contenant plus de 5 % de prêles. | |
Euphorbes épurge, characias | Toute la plante | Foin | Empoisonnements rares : plante peu appétente. | |
Datura (Solanacée) | Toute la plante | Foin | < 0.5 % de la ration | Abattement, anorexie, tremblements, sécheresse buccale, dilatation des pupilles, aveuglement. |
Amarante | Toute la plante | Foin Ensilage de maïs | Dose toxique = plusieurs kg/jour pendant 4-5 jours | Tremblements, faiblesse du train postérieur, paralysie, coma, lésions rénales. |
Glycérie aquatique | Toute la plante | Foin | Les risques sont importants les années sèches ou par distribution de foin. | |
Mercuriale annuelle | Toute la plante, surtout lors de la maturation des fruits en fin d'été | Foin ensilage | ||
Millepertuis | Toute la plante. Fleurs les plus toxiques, surtout en début de floraison |
| Intoxications rares. Photosensibilisation (hypéricisme) chez les bovins à peaux et muqueuses non pigmentées. | |
Morelle noire | Toute la plante. Baies vertes les plus toxiques | Foin ensilage | Intoxications rares. | |
Moutarde noire | Graines |
| Intoxications rares, lors d'ingestion de graines, de tourteaux ou d'ensilages contaminés. | |
Nielle des blés | Toute la plante. Graines les plus toxiques | Grains |
| Intoxications rares. La plante est refusée par le bétail, mais les graines se mélangent aux moissons. |
Séneçon jacobée | Toute la plante |
| Intoxications rares, par ingestion de fourrages conservés (plante en vert peu consommée). |
D’après Sabine Battegay (Arvalis - Institut du végétal)
Certaines plantes fourragères peuvent être toxiques dans certaines conditions :
- Le chou en grandes quantités (15 à 40 kg/jour) peut entraîner une anémie, et des troubles sur la croissance ou la reproduction ;
- Le colza doit être consommé avant d’être en fleurs (risque d’atteinte respiratoire) ;
- La luzerne non déshydratée et le trèfle blanc contiennent des agents météorisants et des phytoestrogènes pouvant être à l’origine d’infertilité ;
- Le sorgho contient des dérivés du cyanure : il faut éviter de le faire pâturer avant le stade 90 cm.
Autres types d'empoisonnement ou de blessures des animaux :
1. plantes entraînant de la Photosensibilité
Certaines plantes contiennent des agents toxiques qui ont le pouvoir de diminuer la résistance animale à l'intensité lumineuse du soleil. Les dommages qui en résultent vont des coups de soleil et enflures des zones sensibles à la formation d'ulcères et de gangrène. L'animal peut également devenir aveugle.
Les cas de photosensibilité se répartissent en deux groupes, primaires et hépatogènes.
Les plantes phototoxiques primaires renferment des toxines qui rendent la peau sensible à la lumière, par simple contact ou par ingestion. Après avoir été consommées, ces toxines sont absorbées et circulent dans le sang jusqu'à la région où elles sont activées par les rayons de soleil. Les zones non pigmentées de la peau (blanches) sont surtout atteintes.
Le second groupe, celui des plantes phototoxiques hépatogènes, n'occasionne pas directement la photosensibilité. Ces plantes contiennent des toxines qui s'attaquent au foie et les dommages encourus empêchent le dérivé de la chlorophylle (phylloérythrine) de se retirer avec la bile. La phylloérythrine circule alors dans le sang jusqu'aux vaisseaux capillaires de la peau, endroit où elle est activée par les rayons solaires pour produire des symptômes semblables à ceux que l'on retrouve avec les cas de photosensibilité primaire. Il est important, pour affronter de tels problèmes, de traiter d'abord le foie endommagé.
Le millepertuis perforé, le persil et le sarrasin sont causes de photosensibilité primaire. Les algues dans l'eau sont causes de photosensibilité hépatogène.
2. Plantes causant des blessures physiques
Il existe des plantes qui blessent physiquement les animaux, de façon externe ou interne. Lorsqu'un tel cas se présente, il y a alors risque d'infection des zones atteintes.
- Chardon des champs.
- Barbillons de l'orge queue d'écureuil, du brome des toits et de l'élyme glauque.
- Les épines du fruit du « sandbur » sont passablement rigides et peuvent blesser l'animal au museau de même qu'à la bouche lorsqu'il broute.
- Les épines de la lampourde glouteron ou de la bardane sont également sources d'ennuis. Consommées, elles forment dans l'estomac un agrégat indigeste, irritent le tube digestif et ouvrent ainsi la porte aux infections secondaires.
- Au contact de la sève de plantes telles les euphorbes et les renoncules, la peau des animaux subit des irritations. Le jus de ces plantes provoque l'inflammation de la peau et de douloureux abcès apparaissent. Ces dommages à la bouche de l'animal lui font alors perdre son désir ou sa capacité de manger.
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