« Après toutes les crises alimentaires que nous avons subies, j’ai souhaité aller encore au-delà du cahier des charges dans lequel je suis engagé pour ma production de veaux sous Label, pour garantir 100 % de l’origine des aliments consommés par mes animaux », présente Richard Antoine, éleveur producteur de veaux de 7 mois en race Blonde d’Aquitaine à Fauch (81).
« J’ai conduit un premier essai en 2001 sur 1,5 ha de lupin et j’ai testé le produit auprès d’un lot d’animaux. Les performances d’engraissement entre les veaux nourris au concentré protéique et ceux alimentés au lupin ont été maintenues à l’identique. Je n’ai constaté aucun souci d’appétence ni de problème de digestibilité. Aussi ai-je poursuivi en remplaçant totalement le concentré protéique extérieur par le lupin fermier. Aujourd’hui, les veaux à l’engraissement sont alimentés par un mélange de 50 % d’orge, 25 % de maïs et 25 % de lupin, complété par du foin à volonté. |
Conseil du technicien : Jean-Bernard Mis, Chambre d’agriculture du Tarn : « Je conseille cette démarche aux éleveurs qui sont déjà autonomes au plan énergétique sur leur exploitation et qui ont dans leur sole des surfaces disponibles. » |
Au départ, je redoutais un peu de ne pas maîtriser la conduite de cette culture. En fait, je récolte en moyenne 30 quintaux/ha, cela oscille entre 25 et 34 q.
La préparation du sol est fondamentale
Sur cette culture de lupin, j’ai des charges opérationnelles de 175 €/ha (semences plus un désherbage au semis). Je ne pratique ni de traitement fongicide, ni d’apport d’engrais. Par contre, j’estime que la préparation du sol est fondamentale. Selon moi, le labour est presque indispensable. D’autre part, il faut maintenir la parcelle propre. Selon les années, je fais un ou deux passages d’irrigation si nécessaire.
J’ai choisi de cultiver le lupin d’hiver qui nous permet dans la région d’obtenir de meilleurs rendements. Je vais donc poursuivre, d’autant que cela répond à une demande réelle de la part des consommateurs. »
L'avis du technicien : « Un des facteurs limitants au développement de la production fermière de protéagineux est en effet les problèmes de maîtrise de la culture », souligne Jean-Bernard Mis, de la Chambre d’agriculture du Tarn. « Il faut déjà disposer de sols qui autorisent cette culture. Sur notre secteur géographique, il y avait ancestralement une production de féverole. Pour ce qui est du lupin, il demande des sols limoneux profonds, acides et contenant peu de calcaires actifs. On estime entre 80 et 100 la superficie cultivée de lupin dans le département du Tarn et l’on a estimé un prix de marché local du lupin de 180 € la tonne. » « Rajoutons que parmi les éleveurs qui ont expérimenté cette culture, très peu l’ont ensuite arrêtée. » « Je conseille cette démarche aux éleveurs qui sont déjà autonomes au plan énergétique sur leur exploitation et qui ont dans leur sole des surfaces disponibles. » |
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
Le marché du lait Spot s’agite avec la rentrée
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
L’Iddri suggère de briser « l’ambivalence » des chambres d’agriculture en matière de transition agroécologique
L’agriculture biologique, marginalisée d’ici 2040 ?