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[Vidéo] Méthanisation collectiveÇa gaze pour les 27 exploitations de la Bio-Méthane-Seg !

La société Bio-Méthane-Seg regroupe 27 exploitations agricoles et transforme environ 55 000 t d'effluents d'élevage en gaz. Celui-ci est directement injecté dans le réseau GRDF pour alimenter l'agglomération de Cholet. L'investissement colossal de 6,5 millions d'euros a donné naissance à une installation hors du commun et les agriculteurs ont finalement divisé par trois ou quatre le coût de la mise aux normes de leur ferme. Le méthaniseur est encore en phase de rodage et devrait rapidement dépasser les objectifs de production. Retour sur investissement prévu : huit ans.

L'idée a d'abord germé dans la tête de Christian Chupin , polyculteur-éleveur à La Séguinière en 2014. Avec trois voisins, ils réfléchissaient à installer une unité de méthanisation sur leur exploitation. Quelques années plus tard, le site produit du gaz.

Christian préside la société Bio-Méthane-Seg, le collectif d'agriculteurs, pour une moitié de son temps. « Je suis agriculteur avant tout, c'est ce qui me fait vivre ! », commente le jeune producteur. L'entreprise regroupe 27 exploitations agricoles, basées à La Séguinière, Saint-Léger-sous-Cholet, Cholet, Saint-André-de-la-Marche, Saint-Macaire-en-Mauges, La Renaudière, Bégrolles-en-Mauges et La Romagne dans le Maine-et-Loire.

Un investissement de 6,5 millions d'euros

Pour répondre à la directive nitrate , les éleveurs auraient dû mettre leurs installations aux normes. Plutôt que de dépenser quatre fois plus d'argent, ils ont opté pour le projet de méthanisation collective . Pour créer la société, ils ont déboursé 650 000 € de capital social, soit 10 % du montant total du projet. « Nous avons aussi reçu 20 % d'aides de l'Ademe. Le reste a été financé via des emprunts bancaires, bien que les banques soient assez frileuses devant ce type d'initiative », témoigne le président de l'entreprise.

Le chantier aura duré un an ; la méthanisation a démarré au mois de mars dernier. « En moyenne, il faut compter six ans pour mettre sur pied une unité de méthanisation. La nôtre a vu le jour quatre ans après le démarrage seulement. À souligner que, pour nous, l'accompagnement de GRDF a beaucoup compté. Ils sont très moteur pour élargir le nombre d'installation en injection directe. Idem côté agglomérations. Elles axent leur communication en faveur du bénéfice environnemental et en font un atout. Les habitants ne se sont pas opposés à l'implantation. Volontairement, aucune réunion publique n'a eu lieu. Elles attirent généralement plus les destructeurs de projets ! », regrette-t-il.

Épuration du gaz par une entreprise 100 % française

Pour le choix du partenaire, les fermiers ont délégué la tâche au bureau d'études Astrade. « C'est eux qui ont géré les appels d'offres à partir du cahier des charges élaboré ensemble. Naskeo a travaillé la partie méthanisation et Chauméca à Lille (Nord), l'épuration du gaz. L'avantage, c'est que l'entreprise est 100 % française, un point auquel nous accordions de l'importance », souligne Christian.

Le dispositif d'incorporation pré-mélange les produits, dont le taux de matière sèche n'excède pas 15 %. 55 000 t d' effluents d'élevage traversent ainsi l'installation. A la sortie, le digestat passe à travers le séparateur de phase pour séparer liquide et solide. « Environ 30 000 t de digestat liquide et 10 000 t de solide sortent ensuite en direction de nos parcelles pour y être enfouies. Le plan d'épandage totalise 2 200 ha », détaille le producteur de biogaz .

Grâce au biofiltre, aucune odeur

« Pour gagner du temps, un planning de collecte est établi et celle-ci est réalisée via une flotte de camion et de caisson sur un rayon de 6 km. En revanche, l'épandage reste à la charge de l'exploitant. À chacun de gérer son stock. Nous avons évidemment des accords avec les ETA voisines vu le volume à transporter », explique le responsable du site. Pour limiter toutes nuisances olfactives, l'installation bénéficie d'un "biofiltre". L'air est aspiré puis acheminé à travers un support minéral. « Respirez, vous ne sentez rien ! », ajoute l'agriculteur. 

La production initialement prévue est de 130 Nm 3 /h (Normo mètre cube heure). « Des paramètres restent à affiner pour améliorer l'efficience du système. C'est le rôle du biologiste qui nous accompagne. Cependant, quelques mois seulement après la mise en route, la production est proche de l'attendu. Nous devrions l'atteindre rapidement, dans ce cas, le retour sur investissement sera de huit ans », ajoute Christian, enthousiaste.

Mieux vaut se faire confiance avant de se lancer

Avant de démarrer ce type de projet, l'agriculteur attire l'attention sur la communication entre membres. « Même si la moyenne d'âge des associés est jeune (environ 40 ans), il faut un groupe dynamique. C'est essentiel. Sans oublier la confiance entre nous et le lien. Le groupe est très uni et tout le monde se fait confiance. Sans ça, inutile de vous lancer ! », conclut l'agriculteur investi.

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