Volume. Entre volonté de participer à l’effort collectif et critiques du dispositif interprofessionnel, les avis sont partagés.
En avril, nous avons réduit un peu plus que d’habitude le concentré de production. En temps normal, le Gaec le fait au printemps avec une ration mixte pâturage + maïs-ensilage. Nos holsteins produisent 1 à 1,5 litre de moins par rapport à mars. Nous avons aussi avancé la réforme de cinq laitières. Au final, le Gaec devrait livrer 4,5 à 5 % de moins par rapport à avril 2019. Puisque Bruxelles a donné son accord, nous déposerons une demande pour l’aide de 320 €/1 000 l du Cniel. Face à la réelle difficulté des entreprises à écouler tous leurs produits, il est de bon sens de lisser le pic de production, quitte à reporter le volume non produit sur d’autres mois, comme le permet le plan du Cniel.
« En contrepartie, un effort des industriels sur le prix »
J’attends en contrepartie une reconnaissance des transformateurs. Il faut que leurs prix du lait soient à la hauteur pour que les producteurs maintiennent leur chiffre d’affaires en 2020. Nous ne sommes pas la variable d’ajustement. La filière laitière française a donné un signal de régulation. J’espère [NDLR : fin avril] que l’Union européenne va lui emboîter le pas par des mesures de gestion de marché : une aide au stockage et un programme européen de réduction volontaire des volumes. La vraie régulation est au niveau européen. »
À 1 500 litres près, le Gaec a des livraisons mensuelles régulières. Cela ne change pas. Nous livrons en avril la même quantité qu’en avril 2019. Je suis contre une réduction uniforme des volumes qui concerne toutes les entreprises et toutes les régions. Cette décision doit être discutée et prise entre les entreprises et les OP ou au sein des coopératives.
« Une régulation, d’accord, mais à l’échelle européenne ! »
Je constate que le Cniel a lancé ce plan dans la précipitation, sans concertation avec les OP. D’une part, l’excédent de lait en avril ne concerne pas toutes les entreprises. Je crois même que l’encouragement de certaines à y participer est un prétexte. Derrière se cache leur incapacité à valoriser leurs volumes depuis plusieurs années. D’autre part, la filière pense-t-elle vraiment réguler le pic du printemps avec un plan qui porte sur 30 Ml, c’est-à-dire sur 0,15 % de la collecte nationale mensuelle ? Ne commettons pas la même erreur qu’en 2009 : une régulation sans nos voisins européens. Si régulation des volumes il y a, elle doit se faire au niveau de l’Europe et être déclinée au niveau des entreprises et des OP qui la souhaitent. La production française reste proche de ses volumes à l’époque des quotas. Laissons les pays nord-européens qui se sont beaucoup développés donner le signal de la régulation. »
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