« FMB, la solutionpour les producteurs »

France Milk Board (FMB) grand Ouest est une organisation de producteurs (OP) transversale, regroupant des producteurs de Bretagne et Pays de la Loire livrant à des entreprises privées (Bongrain, Lactalis, Bel, Sill Saint Malo, Vaubernier en Mayenne, les laiteries Saint-Père en Loire-Atlantique et Rolland en Finistère). Agréée en décembre 2012, c'est une organisation non commerciale.

Les producteurs l'ont mandatée pour les représenter et négocier un contrat équilibré auprès des entreprises. Nous n'en sommes qu'à la première étape, à savoir la négociation d'une convention de fonctionnement entre FMB grand Ouest et chaque entreprise. Une fois signée, nous entamerons la seconde phase : la négociation du contrat lui-même. L'avancée des discussions est variable selon les entreprises. Pour certaines, nous n'en sommes qu'au stade du premier contact. Pour d'autres, nous avons bon espoir de signer la convention de fonctionnement au mois d'avril. Il faut reconnaître que la conjoncture favorable facilite les discussions.

Dans ces contrats, nous visons trois objectifs : définir les bases d'un prix du lait rémunérateur, clé de voûte de la bonne marche économique de nos exploitations, clarifier la relation producteur-industriel et notamment le passage d'une notion de quota à contrat, et améliorer la cessibilité du contrat afin de préserver la valeur commerciale de nos structures. Dans ce but, des experts juridiques accompagnent les FMB grand Ouest, Sud-Ouest (agréée en décembre 2012) et Normandie (agréée en juillet 2013) dans nos discussions avec les industriels.

Pourquoi choisir une OP transversale à l'échelle d'un bassin de production ? Pour nous, c'est le seul système qui permet de regrouper le maximum de producteurs et de peser sur l'aval. Alors que les OP ont été créées pour rééquilibrer les relations producteurs-industriels, nous constatons les limites de négociation auxquelles sont confrontées les OP verticales. Le lissage de 20 à 30 €/1 000 l pratiqué par Bongrain et Lactalis début 2014, alors que le prix du lait en Europe flambe, en est l'illustration.

À terme, nous prévoyons de créer une association d'OP FMB pour regrouper producteurs privés, coopérateurs et une multitude de petites OP qui ont la même ambition : renforcer le rôle et le pouvoir du producteur, tout en assurant des atouts à nos industriels « partenaires ». Certes, la réglementation n'est pas claire aujourd'hui par rapport à l'entrée des producteurs coopérateurs dans une AOP. Elle considère qu'ils ont déjà donné leur mandat de négociation à la coopérative. Nous espérons la faire évoluer. Il faut un contre-pouvoir aux coopératives qui proposent des volumes à gogo et les payent aux prix A, B, C et pourquoi pas X tant qu'on y est !

Cette AOP FMB sera non commerciale, comme le sont aujourd'hui les trois OP FMB. Les GIE de collecte, lancés dans les années quatre-vingt-dix, ont été un échec. Nous ne voulons pas renouveler cette expérience.

Notre lait a un prix... la liberté du producteur.