La décision du tribunal administratif d'Amiens laisse penser, malgré des recours qui sont toujours possibles, que la ferme-usine des 1 000 vaches dans la Somme verra le jour. Il faut rappeler que ce projet est porté par un investisseur non agricole (Michel Ramery), sa viabilité repose sur la méthanisation industrielle, avec un plan d'épandage sur 3 500 ha et un prix d'équilibre à 280 €/1 000 l.
Non seulement ce modèle participe au renchérissement du foncier mais si demain, il se développe dans un contexte de fin des quotas, cela conduira à exacerber la pression concurrentielle entre les éleveurs mais aussi entre les territoires, avec le risque de décourager l'installation des jeunes et d'accélérer la concentration de l'élevage laitier dans les bassins les plus compétitifs. Dans le Nord, les projections évoquent déjà à l'horizon 2030 des exploitations moyennes de 700 000 l. Qui pourra reprendre ces structures ? Sûrement pas les candidats à l'installation hors cadre familial. C'est la porte ouverte aux capitaux extérieurs et à l'industrialisation de l'agriculture.
Alors que le chômage est un enjeu majeur pour notre société, les élus doivent s'interroger sur la pertinence des politiques de subventions publiques qui consistent à financer des projets destructeurs d'emplois à travers des plans de modernisation, alors qu'il y a des installations à conforter et des emplois à créer via une agriculture paysanne inscrite dans des filières de qualité.
ANTOINE JEAN, ÉLEVEUR ET PORTE-PAROLE DE LA CONFÉDÉRATION PAYSANNE DU NORD
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