Droit de réponse : « Nos marges nettes incluent l'ensemble des coûts »

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L'article paru dans L'Éleveur laitier, numéro 238 de septembre 2015, sous le titre : « GMS, la guerre avec leurs fournisseurs se poursuit », contient en page 13 des propos inexacts et, pour certains, diffamatoires à l'égard de l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires.

La question posée par Pascale Le Cann (qui recueillait dans cet article les propos d'Olivier Mével), au sujet des « marges » des grandes et moyennes surfaces, comprend au départ une inexactitude : l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, dans son rapport annuel, ne qualifie pas de « très faibles » les marges de la grande distribution. Les travaux de l'observatoire mettent en évidence la péréquation de marges nettes qui s'opère entre les différents rayons alimentaires frais, autour d'un taux de marge nette moyenne avant impôts, tous rayons frais confondus, de 2 % du chiffre d'affaires, soit environ le double du résultat courant avant impôts du secteur (0,9 %) tel que diffusé par la statistique annuelle d'entreprises de l'Insee. Ceci est développé dans les pages 76 à 79 de notre rapport, dans l'édition 2015.

La réponse d'Olivier Mével, parlant, en la matière, de « mensonge » de l'observatoire, est particulièrement diffamatoire. Les résultats publiés par l'observatoire sont issus chaque année d'une longue enquête et de plusieurs entretiens auprès des comptables, contrôleurs de gestion et responsables financiers de chaque enseigne. Ces résultats ne sont en aucune façon des « données fournies par la Fédération des entreprises de commerce et de la distribution ». Ils sont obtenus après recoupements, vérifications et traitements de multiples données de base que nous traçons dans les systèmes variés de reporting interne des enseignes.

Un lecteur un peu attentif de notre rapport trouvera en pages 59 à 66 de l'édition 2015 l'exposé de la méthode que nous mettons en oeuvre pour réaliser cette approche des résultats par rayon en GMS.

Olivier Mével nous apprend que « les marges réelles sont sans commune mesure avec ce qui est annoncé ». Nous ne savons pas ce qu'il définit comme des marges « réelles... ». Les marges nettes par rayon, définies précisément, elles, par l'observatoire (cf. les sept pages de méthodes précitées, dans le rapport) sont obtenues après la prise en compte de l'ensemble des coûts afférant aux biens et services mobilisés pour réaliser le chiffre d'affaires du rayon. Ces coûts sont définis en référence à un périmètre de consolidation que nous avons défini et appliqué à toutes les enseignes, quelle que soit leur organisation (intégrés, indépendants...).

Olivier Mével avance que « 75 % de résultat net des GMS » seraient issus de trois rayons frais. Aux termes de nos trois années d'enquêtes (plus celle en cours) dans les enseignes, ceci nous paraît un peu excessif, mais néanmoins pas si éloigné des résultats que nous avons établis : sur les sept rayons frais que nous étudions, les quatre les plus « rentables » (volailles, charcuterie, produits laitiers, fruits et légumes) ont une marge nette qui représente 66 % du bénéfice net du secteur tel que l'établit l'Insee.

Quant à « l'EBE pour 1 000 litres » évalué par Olivier Mével entre « 180 et 200 € » dans la grande distribution, cela nous intéresserait de connaître aux termes de quel mode particulièrement fin de répartition des charges communes (salaires...) intervenant dans le calcul d'un EBE, Olivier Mével parvient-il à affecter précisément une part de celles-ci à tel ou tel produit, sachant que cette répartition est déjà assez délicate à faire quand on se « limite », comme l'observatoire, à une approche par rayon et non par produit.

L'observatoire est ouvert aux critiques. Nous préférerions toutefois que celles-ci portent sur ce que nous publions effectivement et non sur des contre-vérités, sur des chiffres approximatifs et mal définis (ou parfois paradoxalement pas si éloignés des nôtres), assortis d'une accusation de mensonge quant à nos sources.

PHILIPPE CHALMIN, PRÉSIDENT DE L'OBSERVATOIRE DE LA FORMATION DES PRIX ET DES MARGES DES PRODUITS ALIMENTAIRES

Secrétariat général. FranceAgriMer, 12, rue Henri-Rol-Tanguy, TSA 20 002. 93555 Montreuil-sous-Bois Cedex. observatoire-prixmarges@franceagrimer. fr

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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