Paroles de lecteurs 2022 : bonne ou mauvaise année pour vous ?
(©Pixabay // Création Terre-net Média)
Fin 2022 - début 2023 : le moment idéal pour dresser le bilan de l'année agricole écoulée. C'était d'ailleurs l'objet du sondage réalisé sur Web-agri mi-décembre et dont les résultats vous ont fait réagir. Comment les lecteurs ont-ils vécu ces derniers mois ?
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steph72 a « discuté avec un autre éleveur du secteur : il a produit 10 l de lait de moins par vl que l'année dernière ! » « Dans beaucoup d'exploitations, c'est la même chose : baisse importante de la production laitière », poursuit-il. Alors il s'interroge : « À quel moment va-t-on en tenir compte dans le prix du lait ? » Il se plaint d'ailleurs de la faiblesse du celui-ci. « (...) Des bonnes années, les industriels laitiers, eux, en ont tous les ans, en spoliant une partie de la rémunération des éleveurs », fait-il remarquer.
Beaucoup d'élevages vont produire moins de lait.
Voir à ce sujet le Paroles de lecteurs : Et vous, produirez-vous plus ou moins de lait en 2022-23 ?
Prix du lait encore trop bas
Selon pink, « Sodiaal propose des volumes supplémentaires jusqu'au 15 janvier ». « Ça sent les besoins en lait à pas cher, ajoute ce lecteur. Malheureusement, certains y répondront en partant dans la spirale volumes + investissements. On parle déjà d'un tassement des prix en 2023 et qu'en sera-t-il des charges ?? »
45 cts/litre ne suffit pas !
Rémi n'est pas d'accord : « Faut arrêter de se plaindre : le lait à 45 centimes le litre, ça paie. Je fais 400 000 l sur 80 ha et ça passe largement ! Aujourd'hui, j'ai 15 000 € de paye de lait par mois et cela couvre tout, j'ai même de la trésorerie. Ce sont vos systèmes qu'il faut revoir ! Vos mélangeuses 365 jours par an, par exemple, bouffent le bénéfice. Une bonne part de pâturage limite déjà bien les frais. (...) »
« On doit pas être du même monde et surtout ne pas avoir la même calculatrice », réplique steph72, précisant que « le résultat n'est pas proportionnel au chiffre d'affaires ». « Vous avez doublé vos prélèvements privés ? Ou vous n'avez pas connu la sécheresse ? », s'interroge-t-il. « Il aurait fallu au minimum 500 €, juge-t-il, ajoutant qu'il « va falloir se traîner un mauvais maïs − je n'ai jamais vu un maïs aussi peu laitier − jusqu'à la prochaine récolte pour ceux qui ont réussi à faire des stocks... »
« 15 000 € sur 9 mois par an revient à 1 250 €/mois, donc rien d'exceptionnel », estime pour sa part Patrice.
Une sécheresse historique
Avant de revenir sur la sécheresse : « Cet été, les plantes, et le maïs en particulier, ont souffert, les animaux ont souffert et nous, agriculteurs, avons aussi souffert. Je ne veux pas passer pour un alarmiste mais il se prépare un grand tremblement de terre et l'administration ne le voit pas venir. Sodiaal et compagnie pourraient manquer de lait et chercher d'autres cieux. »
Les plantes, les animaux et les éleveurs ont souffert.
Il espère cependant « (...) qu'elles seront en meilleure position pour négocier avec la grande distribution ? » N'ironiserait-il pas plutôt ? « J'avais un peu d'espoir dans la loi Egalim2 : douché !, lance-t-il ensuite. Pas étonnant puisque les politiques n'ont pas le courage de faire de vraies lois. Résultat : on décourage les producteurs ! Mais quand une ferme vend ses vaches, c'est définitif !! Aucune laiterie ne réagit, on va dans le mur tranquillement. Dans ces conditions, la nouvelle génération sera aux abonnés absents, et elle aura raison. Quand je vois le prix du lait en septembre − 45 cts contre 63 cts en Hollande, 60 cts en Belgique et Irlande, avec l'Allemagne qui les a rejoints, 50 cts en Pologne et même mieux que nous en Roumanie − il y a un sérieux problème. Bien du courage à ceux qui continuent la production, mais la pénurie pourrait changer le rapport de force. (...) En attendant continuons, tout va bien, même si le réveil pourrait être brutal. »
« Savencia disait devant les députés qu'il fallait mettre la main à la poche... 474 € la tonne en janvier 2023, soit 13 € d'augmentation par rapport à décembre, si c'est ça mettre la main à la poche ! Ça me conforte sur le fait que ce ne sont que des menteurs et que nos chers députés ne sont que des béni-oui-oui !! », s'agace Gibbs.
Inflation et pénuries de matières premières
Pour Tetrapac, « la non-reconnaissance des éleveurs laitiers en 2009 donne les résultats d'aujourd'hui ». Ses bilans et perspectives sont pour le moins pessimistes : « À ce ras-le-bol général est venu s'ajouter les fortes hausses de prix et le manque de disponibilité des matières premières. La météo est venue clore les débats. 2023 sera une très grande année de pénurie laitière pour toutes ces raisons. L'agriculture comme l'industrie se raisonnent sur des dizaines d'années. Pas de cap + pas d'énergie = pas de lait. Nous importerons encore et toujours davantage. Belle souveraineté alimentaire... »
Vers un manque de lait ?
« Il semblerait que le tiers d'éleveurs insatisfaits soit aussi lecteurs de Web-agri », conclut fox.
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