En vaches laitières Quel retour sur investissement attendre de la génétique ?
Il y a 15 ans, la sélection génétique a vécu une révolution avec l’arrivée de la génomique et aujourd’hui l’offre génétique est très large et renouvelée rapidement. Ce poste, où les coûts peuvent vite grimper, est-il réellement valorisé et rentable pour mon élevage ? Comment choisir les bons profils de taureaux ?
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Le poste reproduction représente 10 à 11 €/1 000 l ou 80 à 90 €/vache (dose, mise en place, constat de gestation…). Pour un élevage de 85 vaches et 700 000 l livrés, la part des doses, achetées ou incluses dans le forfait annuel, représente 5 à 6 €/1 000 l ou 3 500 €/an. Le génotypage coûte de 1 à 2 €/1 000 l, soit autour de 1 000 €/an.
Ce poste reste relatif au regard des autres charges et frais d’élevage. Mais des écarts existent : de 3 €/1 000 l pour les plus économes, à plus de 10 €/1 000 l selon l’investissement génétique.
Les atouts de la sélection
Il faut deux choses pour être efficace en sélection :
- d’une part une population de sélection la plus grande possible (c’est la force de la race Holstein)
- mais, avec de l’hétérogénéité entre les individus de cette population. Si les vaches d’une race avaient toutes des mamelles décrochées, il ne serait pas possible de sélectionner sur la qualité de la mamelle.
Sur son élevage, il convient de cibler 2 ou 3 critères pour marquer la génération à venir. Si vous souhaitez améliorer les taux, viser des taureaux indexés entre + 1,5 et + 2,0, même s’ils ne sont pas améliorateurs sur tous les autres critères.
Dans beaucoup d’élevages, l’index Lait n’est plus le critère principal. Évidemment, il ne faut pas l’oublier, mais le potentiel de production n’est pas exprimé dans un système économe ou très herbager. Dans un système intensif à la vache, il reste essentiel.
Les caractères de santé ont pris plus de place et nous observons leurs effets depuis quelques années : reproduction, résistance aux mammites, aux boiteries… avec en ligne de mire la longévité de la vache. Ces index apportent également du confort à l'éleveur.
De nouveaux critères sont dans les tuyaux, comme un index sur l’efficacité alimentaire. En travaillant cet index, l’objectif est d’avoir des vaches plus efficaces, à l’auge et au pâturage. Parmi les autres enjeux, nous retrouvons la partie environnementale. La génétique est une des pistes sérieuses pour réduire la production de méthane, entre - 5 et - 10 % en 10 ans.
Les gains sont réels si les objectifs sont clairs
Ces gains sont-ils toujours probants ? Sur un grand effectif de vaches : oui. Les index sont fiables. « Les vaches montbéliardes de la même génération et avec un index favorable en lait produisent 1 300 l de plus que leurs paires indexées défavorablement. En Holstein, il y a 11 % de fertilité d’écart entre les vaches indexées à + 2,0 et celle à - 0,5 », selon S. De Magalhaes, Idele.
Tous les critères n’ont pas la même héritabilité, la capacité à se transmettre à la descendance. Elle est considérée forte pour les taux ou la production laitière, mais faible pour la fertilité. Ces index à faible héritabilité ont surtout un intérêt collectif, à l’échelle de la race, mais peu au sein d’une lignée ou d’un élevage.
Enfin avec un renouvellement élevé, le potentiel génétique du troupeau progresse, à condition qu’il ne soit pas sous-valorisé. Une vache réformée avant la 3e lactation n’a pas pu exprimer son véritable potentiel de production laitière.
Comment évaluer le retour sur investissement ?
La bonne question est de savoir : est-ce que je retrouve toujours ma mise de départ ? Pour un élevage de 85 vaches et 700 000 l, l’investissement moyen se situe autour de 3 500 € de doses par an, soit 17 500 € cumulés sur cinq ans. Au bout de ces cinq ans, ai-je progressé en productivité par vache ? en taux ? ou sur des critères fonctionnels ?
Chiffrer le gain est toujours délicat. Sur cinq années, la qualité des fourrages change, le climat est plus ou moins favorable… Pour se situer vis-à-vis de ces 17 500 €, il faudrait par exemple gagner en taux et en lait :
+ 0,3 en TB et + 0,2 en TP = 7 350 € sur 5 ans (700 000 l)
+ 75 l/VL/an = 10 510 € sur 5 ans
Auxquels s’ajoutent les gains sur les critères fonctionnels, même s’ils sont moins faciles à chiffrer.
Génotypage, sexage et croisement industriel
Actuellement, le génotypage est surtout valorisé à des fins de sélection. Seul Génocellules valorise ces données génétiques pour identifier les vaches leucocytaires à partir d’un échantillon de lait de tank.
Le génotypage facilite aussi le tri des bonnes lignées. Si toutes les génisses nées sont conservées, la pression de sélection reste limitée. Une option efficace est de combiner sexage sur les génisses et croisement industriel sur 2/3 des vaches de service. C’est la meilleure solution pour garder uniquement des jeunes femelles bien indexées et ne pas conserver les veaux de vaches moins bonnes génétiquement (veaux croisés).
Le gain génétique est réel. L’important est de retenir des taureaux d’IA qui répondent à ses propres besoins de sélection.
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