La production de maïs de l’Union européenne s’annonce en léger recul en 2025, tirée vers le bas par les mauvais rendements en Europe orientale. Avec des disponibilités plus limitées, l’UE devrait exporter aussi peu que l’an dernier, tandis que la demande intérieure reste soutenue.
Le 15 octobre, le point presse mensuel du conseil spécialisé Grandes cultures de FranceAgriMer a abordé les perspectives du maïs européen pour la campagne de commercialisation 2025/26. La production communautaire s'annonce en légère baisse par rapport à 2024, impactée par les conditions climatiques estivales.
« L’impact de l’épisode de sécheresse et de la canicule d’août est particulièrement marqué sur les rendements en Bulgarie (- 35 %, à 30,9 q/ha), en Roumanie (- 22 %, à 31,5 q/ha) et en Hongrie (- 17 %, à 53,6 q/ha) », explique Jean Jacquez, chargé d’études économiques sur le marché européen des céréales.
Même si « l’impact général au niveau de l’UE reste modéré avec une baisse de 3 % du rendement, à 69 q/ha en moyenne », les poids lourds roumain et hongrois tirent la production de maïs communautaire vers le bas.
D’après le comité de gestion « cultures arables » de la Commission européenne, cette production atteindra 56,8 Mt en 2025, contre 59,6 Mt en 2024 et 61,2 Mt en 2023, tandis que la moyenne quinquennale dépasse les 63 Mt.
Les importations atteindraient de leur côté 18,8 Mt sur la campagne de commercialisation 2025/26, un peu moins que sur les trois précédentes, et portées par « l’Espagne, l’Italie et les Pays-Bas, trois pays assez classiques au niveau des importations de maïs pour l'alimentation animale ».
Dynamisme des exportations de la Roumanie
Si on regarde la demande, les utilisations domestiques de l’UE s’annoncent stables sur 2025/26, voire en hausse, à 78,3 Mt selon la Commission (+ 1,8 % d’une campagne sur l’autre), portées par un petit regain des usages en alimentation animale.
Les exportations de l’UE vers les pays tiers sur 2025/26 sont en revanche revues en forte baisse par rapport aux dernières prévisions : 3 Mt, contre 3,5 Mt estimés il y a un mois, et un niveau identique à celui de la campagne 2024/25.
« Ce recul de 14 % d’un mois à l’autre est lié aux moindres disponibilités sur le marché intérieur », précise Jean Jacquez. À titre de comparaison, l’UE a exporté 6,6 Mt de maïs sur 2021/22, 4,2 Mt sur 2022/23 et 4,8 Mt sur 2023/24.
Sur juillet, premier mois de la campagne de commercialisation, les exportations européennes de maïs atteignaient 111 000 t - portées par le dynamisme des envois roumains - contre 129 000 t un an plus tôt.
Les moindres disponibilités conduisent à « beaucoup moins de lourdeur sur le stock final », attendu à 13,3 Mt. C’est une baisse de 30 % sur un an et de 33 % par rapport à la moyenne quinquennale, et cela ferait tomber à 16 % le ration stocks/consommation, indicateur qui permet d’évaluer le niveau de réserves de grains face aux besoins potentiels.
Stock attendu en baisse en France
Et la France ? Le stock de maïs grain hexagonal en fin de campagne est aussi attendu en baisse : FranceAgriMer l’anticipe à 1,9 Mt, contre 2,2 Mt à la fin de la campagne 2024/25.
Face à une production attendue en retrait de 8 % par rapport à 2024, ce stock final « a été abaissé de 280 000 t d’un mois sur l’autre » compte tenu d’un objectif d’exportations révisé à la hausse, souligne Habasse Diagouraga, chargé d’études économiques sur le marché français des céréales.
De fait, la France exporterait 450 000 t de maïs vers les pays tiers sur l’ensemble de la campagne, plus que ce que l’établissement prévoyait il y a un mois mais 17 % sous le niveau de 2024/25.
Les exportations vers les autres pays européens ont été relevées à 4,5 Mt (toujours sous les presque 4,8 Mt de la campagne passée), notamment « vers nos destinations principales, la Belgique, les Pays-Bas, l’Espagne et le Portugal, en lien avec la baisse des flux ukrainiens ».
Les premiers mois de commercialisation ont été plutôt dynamiques : sur juillet et août, la France a exporté 822 000 t de maïs vers l’UE, contre 405 000 t l’an dernier à la même période. Et 80 000 t vers les pays tiers dont 44 000 t vers le Royaume-Uni, premier débouché hors-UE du maïs français.
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